
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est présenté mercredi devant le tribunal de district de Tel Aviv pour une deuxième séance de contre-interrogatoire dans le cadre de son procès pénal pour des accusations de corruption.
Cette audience porte sur l’Affaire 1000, dans laquelle Netanyahu est poursuivi pour fraude et manquement à la confiance, accusé d’avoir accepté des cadeaux de luxe d’une valeur de plusieurs centaines de milliers de shekels offerts par le magnat hollywoodien Arnon Milchan et le milliardaire australien James Packer, en échange de faveurs diverses.
Selon le journal Yedioth Ahronoth, cette session se déroule alors que la coalition de Netanyahu traverse une crise, les partis ultra-orthodoxes menaçant de faire chuter le gouvernement en raison de retards dans l’adoption d’une loi exemptant les juifs Haredim du service militaire obligatoire.
Le procureur Yehonatan Tadmor a contesté cette déclaration, affirmant que Netanyahu dispose d’une “mémoire phénoménale”, citant l’ancien conseiller proche de Netanyahu, Nir Hefetz. Tadmor a précisé que le Premier ministre avait utilisé la phrase “je ne me souviens pas” 1 778 fois lors des interrogatoires de police liés aux Affaires 1000 et 2000, notant que ce recours augmentait au fil des séances.
Les médias israéliens ont qualifié ce contre-interrogatoire de “tournant dramatique”, puisque c’était la première fois que Netanyahu faisait face aux représentants du parquet dans l’Affaire 1000.
Netanyahu fait face à trois affaires distinctes de corruption ouvertes en 2019, les Affaires 1000, 2000 et 4000, qui comprennent des accusations de corruption, fraude et abus de confiance. Il nie tout acte répréhensible, qualifiant ces accusations de “fausses”.
Débuté le 24 mai 2020, son procès fait de lui le premier dirigeant israélien en exercice à comparaître en tant que prévenu pénal dans l’histoire du pays.
Par ailleurs, Netanyahu fait aussi face à des accusations de crimes de guerre et crimes contre l’humanité: la Cour pénale internationale a émis en novembre 2024 des mandats d’arrêt contre lui et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour les atrocités commises à Gaza, où plus de 54 500 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, ont été tuées depuis le 7 octobre 2023.