Mali: Retrait de l’AES de la CPI, entre enthousiasme et réserves

La rédaction
17:011/10/2025, mercredi
Yeni Şafak
Le 22 septembre dernier, l’Alliance des Etats du Sahel annonçait son retrait collectif de la Cour Pénale Internationale avec effet immédiat. Dans les rues de Bamako, la capitale malienne, cette annonce continue d’alimenter les discussions. Sur le sujet, les avis sont divers et variés. #Mali #Bamako #AES #CPI #Alliance #Etats #Sahel

Le 22 septembre dernier, l’Alliance des Etats du Sahel annonçait son retrait collectif de la Cour Pénale Internationale avec effet immédiat. Dans les rues de Bamako, la capitale malienne, cette annonce continue d’alimenter les discussions. Sur le sujet, les avis sont divers et variés.

Les arguments des trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel sont sans équivoque,
"un instrument de répression néocoloniale au service de l’impérialisme"
.

Selon les dirigeants du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la juridiction pénale internationale est
"incapable de juger les crimes de guerre, crimes contre l’humanité, crimes de génocide et crimes d’agression avérés, tout en s’acharnant contre certains acteurs exclus du cercle fermé des bénéficiaires de l’impunité internationale".

Dans les rues de la capitale malienne, ils sont nombreux à saluer cette décision et se féliciter du courage politique de leurs dirigeants.


Le journaliste Baladji Touré estime que de nombreux pays en voie de développement sont "victimes d’arnaques" dans leurs relations avec la communauté internationale. Il soutient que dans les discours officiels. L’Onu fait croire que les Etats sont sur les mêmes pieds d’égalité, ce qui est loin d’être une réalité. Pour lui, les dirigeants de l’AES ont bien fait de claquer la porte de la CPI.


Son confrère, Tidiane Bamadio, remarque aussi que la Cour Pénale Internationale n’a jamais jugé par exemple des français. Cette juridiction ne juge d’après lui que des africains et il fait remarquer que dans les États de l’AES, les militaires qui sont au pouvoir pourraient avoir à répondre un jour devant la CPI. De son avis, ils prennent donc les devants en quittant la Cour.

Quant à l’analyste politique Youssouf Sissoko, il pense que cette décision peut isoler davantage le Mali, le Burkina Faso et le Niger. M. Sissoko indique que les pays de l’AES traversent une crise multidimensionnelle qui doit plutôt les pousser à collaborer avec les organisations internationales pour espérer bénéficier de leur accompagnement.
"A mon humble avis, ce retrait n’est pas une très bonne chose"
, commente-t-il.

En lieu et place de la CPI dont se sont retirés, les pays de l’Alliance des Etats du Sahel prévoient des
"mécanismes endogènes pour la consolidation de la paix et de la justice"
. Ils prévoient notamment la création d’une Cour pénale sahélienne.

Par Boureima Soulo

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