Chine: la croissance a ralenti à 4,8% au 3e trimestre

16:4217/10/2025, vendredi
AFP
Sous pression entre crise immobilière, faible demande intérieure et tensions commerciales avec les États-Unis, la deuxième économie mondiale peine à maintenir son rythme de croissance, alors que Pékin prépare une nouvelle stratégie économique à long terme.
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Sous pression entre crise immobilière, faible demande intérieure et tensions commerciales avec les États-Unis, la deuxième économie mondiale peine à maintenir son rythme de croissance, alors que Pékin prépare une nouvelle stratégie économique à long terme.

La Chine devrait annoncer lundi un ralentissement de sa croissance à 4,8 % au troisième trimestre, son niveau le plus faible depuis un an, selon un panel d’économistes interrogés par la presse.

Cette prévision, attendue à la veille d’une importante réunion du Parti communiste chinois (PCC) consacrée aux orientations politiques des cinq prochaines années, intervient dans un contexte économique morose.

Le pays peine encore à se remettre pleinement de la pandémie de Covid-19, dont les séquelles continuent d’affecter la confiance des ménages.


À cela s’ajoutent une faible demande intérieure, une crise persistante du secteur immobilier et la détérioration des relations commerciales avec les États-Unis, exacerbée par le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche et sa politique de droits de douane punitifs.

Une croissance au plus bas depuis un an


Selon la médiane des prévisions de 11 économistes, le produit intérieur brut (PIB) chinois aurait progressé de 4,8 % sur un an entre juillet et septembre, soit le taux le plus faible depuis douze mois. Ce chiffre placerait la croissance dans la fourchette basse de l’objectif annuel fixé à
“autour de 5 %”
par le gouvernement.

Pour Alicia Garcia-Herrero, économiste chez Natixis,
“l’économie connaît un net ralentissement. Pas de façon drastique, mais de manière notable”.

Elle pointe du doigt la faiblesse de la consommation et une
“pression déflationniste vraiment forte”
, accentuée par les fragilités croissantes des finances publiques, notamment au niveau des collectivités locales lourdement endettées.

Le secteur immobilier, talon d’Achille de l’économie


Le secteur immobilier chinois, moteur de croissance pendant des décennies, reste profondément affaibli.


Depuis 2020, le pays est confronté à une crise de la dette ayant provoqué l’effondrement de grands groupes, le gel de milliers de projets et la chute des prix de l’immobilier.

Les autorités ont tenté d’enrayer cette spirale en assouplissant les restrictions sur l’achat de biens immobiliers et en soutenant financièrement certains promoteurs, mais les résultats demeurent mitigés.


Selon de récentes données officielles, les prix à la consommation ont continué de baisser en septembre, accentuant les craintes de déflation.


Pour de nombreux économistes, Pékin doit rééquilibrer son modèle de croissance en faveur de la consommation intérieure, au détriment des investissements massifs dans les infrastructures et l’immobilier, qui s’essoufflent.

Cette transition économique pourrait figurer parmi les thèmes clés de la réunion du PCC prévue cette semaine.


Commerce extérieur: résilience malgré les tensions avec Washington


Malgré les tensions commerciales avec les États-Unis, les exportations chinoises ont progressé de 8,3 % sur un an en septembre, leur plus forte hausse depuis mars.

Selon Heron Lim, analyste chez Moody’s Analytics,
“même si les échanges avec les États-Unis ont reculé, la présence de la Chine sur d’autres marchés, notamment en Asie du Sud-Est, s’est renforcée”
.

Ces nouveaux débouchés permettent aux usines de rester actives, offrant une relative stabilité au secteur manufacturier, même si les gains ne compensent pas totalement la baisse de la demande intérieure.

Vers de nouvelles mesures de relance


Pour Guo Shan, du cabinet Hutong Research, atteindre l’objectif gouvernemental
“d’environ 5 %” de croissance “nécessitera des mesures économiques supplémentaires”.

Elle prévoit que la réunion du PCC mette l’accent sur des initiatives de stimulation de la consommation, des services et de l’innovation, dans un effort de réactivation de la croissance.

Alors que la Chine cherche à maintenir son statut de puissance économique mondiale, la combinaison de tensions géopolitiques, de faiblesses structurelles internes et d’une demande domestique atone représente un défi majeur pour Pékin à l’approche de 2026.


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