
À Madagascar, un mouvement parti de la rue et mené par la jeunesse a fait vaciller le pouvoir. En quelques jours, la colère sociale s’est transformée en soulèvement politique. Entre mutinerie militaire, chute du président Rajoelina et intervention française, le pays vit une nouvelle page de son histoire — entre espoir et incertitude.
De la colère sociale à la révolte politique
Depuis plusieurs semaines, Madagascar est en ébullition. Tout a commencé par des coupures d’eau et d’électricité devenues insupportables dans un pays où la vie quotidienne est déjà marquée par la précarité.
Face à la pression populaire, le président Andry Rajoelina a annoncé la dissolution de son gouvernement, invoquant l’article 54 de la Constitution pour nommer de nouveaux ministres.
Mais cette décision est arrivée trop tard. La colère était déjà devenue incontrôlable. Pour beaucoup, cette annonce n’était qu’une manœuvre de survie d’un pouvoir discrédité.
L’armée entre en scène: un coup d’État sous tension
Le 11 octobre, la situation a basculé. Une unité clé de l’armée, le CAPSAT (Corps d’Administration et des Services de l’Armée de Terre), s’est mutinée et a rejoint les manifestants.
Dans la foulée, les militaires ont dissous le gouvernement et plusieurs institutions, promettant la mise en place d’un comité militaire de transition et d’un futur gouvernement civil.
Entre victoire populaire et incertitude politique
Aujourd’hui, Madagascar s’éveille sous le contrôle de l’armée. La jeunesse célèbre ce qu’elle considère comme une victoire: la chute d’un pouvoir qu’elle jugeait illégitime et déconnecté du peuple.
Mais la question demeure: cette révolution marquera-t-elle la fin d’un système ou l’ouverture d’un nouveau cycle du pouvoir ? Les militaires promettent une transition pacifique, tandis que la communauté internationale appelle au rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel.
Entre espoir démocratique et crainte d’un nouveau régime autoritaire, l’île rouge entre dans une zone d’ombre. Une chose est sûre : la Génération Z malgache vient de prouver qu’elle est désormais une force politique avec laquelle il faudra compter.