Mais pourquoi une telle insistance sur les Balkans ? Quelles sont les raisons de cette nouvelle inquiétude, et comment la Turquie est-elle impliquée dans ce processus ?
Depuis la fin de la guerre froide, de nombreuses crises mondiales ont vu le jour. L'effondrement des institutions créées durant cette période, telles que l'ONU et l'OTAN, a révélé des failles majeures dans la gestion des conflits. Ce constat se reflète particulièrement au Moyen-Orient, en Afrique, mais aussi en Europe de l'Est. Les événements récents, notamment la guerre en Ukraine, ne sont pas isolés mais s'inscrivent dans une dynamique plus large de luttes géopolitiques, notamment en Balkans.
En Bosnie-Herzégovine, les tensions sont ravivées par la montée du nationalisme serbe, soutenu par la Russie, et l’aggravation des tensions avec les autorités bosniaques. Depuis quelques années, Milorad Dodik, le président de la République serbe de Bosnie, a multiplié les déclarations sécessionnistes, cherchant à diviser le pays et à remettre en question les accords de Dayton. Ces dernières semaines, la situation s’est intensifiée, avec la décision de la Cour suprême de Bosnie de condamner Dodik pour ses actions séparatistes.
Cependant, Dodik continue de défier la communauté internationale et a refusé de se conformer à l’ordonnance de la Cour. Pire encore, il est désormais réfugié en Israël, ce qui complique encore la situation. Ce choix, qui reflète les liens profonds entre la Serbie et Israël, montre l'influence de l'État hébreu dans cette partie du monde, malgré son rôle ambigu dans les conflits régionaux.
Dans ce contexte, la Turquie s'engage activement pour maintenir l’intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine. Le président Erdogan, très impliqué dans la diplomatie régionale, a multiplié les rencontres avec les leaders bosniens. En mars, il a rencontré le président de la Bosnie-Herzégovine, Šefik Džaferović, pour discuter des défis à venir et des mesures à prendre pour éviter une nouvelle guerre dans les Balkans.
Ankara a également intensifié ses efforts pour promouvoir le dialogue entre toutes les parties prenantes, y compris les Serbes, les Bosniens et les Croates. En offrant son soutien à la stabilité de la région, la Turquie cherche à éviter une répétition du passé, où des divisions ethniques et religieuses ont conduit à des massacres, dont le plus mémorable reste celui de Srebrenica.
Les Balkans, comme l'Ukraine, sont un terrain de lutte entre l'Occident et la Russie. Alors que la Russie soutient les ambitions séparatistes serbes, l'Occident, principalement les États-Unis et l'Union européenne, soutiennent l'intégrité de la Bosnie et des autres nations balkaniques. Cette situation complexe fait des Balkans un véritable baril de poudre, susceptible d'embraser la région à tout moment.
Les événements récents, dont l'intensification des manifestations en Serbie et les actions sécessionnistes en Bosnie, montrent que les Balkans sont loin d'être en paix. Ces tensions sont exacerbées par les ingérences extérieures et les rivalités entre grandes puissances.
Alors que la guerre en Ukraine occupe l'attention du monde entier, les Balkans risquent de devenir le prochain grand front géopolitique. Si les tensions ne sont pas maîtrisées rapidement, la région pourrait sombrer à nouveau dans la violence. L’engagement de la Turquie pour la paix en Bosnie-Herzégovine est crucial, mais il est également nécessaire que la communauté internationale prenne des mesures fermes pour prévenir une nouvelle escalade. Le rôle de la Turquie, en tant que médiateur et acteur de stabilité, sera décisif pour éviter un autre cataclysme dans une région déjà marquée par les cicatrices de la guerre.
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