L'opérateur espagnol Telefonica poursuit son désengagement d'Amérique latine pour se recentrer sur ses marchés stratégiques en Europe et au Brésil.
Le géant espagnol des télécoms Telefonica a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi la vente de sa filiale uruguayenne à l’opérateur Millicom, basé au Luxembourg mais très implanté en Amérique latine, pour un montant proche de 389 millions d’euros.
Cette opération s’inscrit dans la stratégie de désengagement progressif de Telefonica du marché latino-américain, avec pour objectif de réallouer ses ressources sur ses quatre marchés principaux : l’Espagne, le Brésil, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
"Telefonica Hispanoamérica, filiale détenue à 100 % par Telefonica, a conclu un accord pour la vente à Millicom Spain de la totalité des actions qu’il détient dans Telefonica Móviles del Uruguay"
, précise le groupe dans un communiqué. Telefonica détenait 100 % du capital de cette entité.
La cession, estimée à
"près de 389 millions d’euros au taux de change actuel"
, s’inscrit dans le cadre de la politique de gestion du portefeuille d’actifs de l’opérateur, visant à réduire son exposition en Amérique latine, ajoute Telefonica.
L’entreprise avait déjà annoncé mi-mars la vente de sa filiale colombienne à Millicom Spain pour 368 millions d’euros. Elle a également entamé la cession de sa filiale péruvienne à Integra Tec International, ainsi que de sa filiale argentine à Telecom Argentina, société contrôlée par le groupe de médias Clarin.
Cette dernière opération, d’un montant de 1,2 milliard d’euros, est contestée par le président argentin Javier Milei, en conflit régulier avec le quotidien Clarin. Il a annoncé mi-mars une
"mesure préventive"
pour suspendre la vente, sans en préciser les modalités.
Soucieuse d’améliorer sa rentabilité, Telefonica a initié depuis plusieurs années un tournant stratégique. Le nouveau président du groupe, Marc Murtra, nommé mi-janvier, a promis une
"révision"
globale des activités du groupe, dont les détails seront dévoilés au second semestre.
Le groupe de télécommunications, qui envisagerait la suppression de 4.000 à 5.000 postes en Espagne, a enregistré une perte nette de 1,3 milliard d’euros entre janvier et mars. Ce résultat s’explique par une moins-value de 1,73 milliard d’euros, liée aux cessions en cours de ses activités au Pérou et en Argentine.
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