Au salon de Pékin, guerre des prix sur l'électrique entre les géants de l'automobile

13:2825/04/2024, jeudi
AFP
Les gens assistent à une conférence de presse de l'événement de lancement de la voiture de BYD au Salon de l'auto de Pékin à Pékin le 25 avril 2024.
Crédit Photo : Jade Gao / AFP
Les gens assistent à une conférence de presse de l'événement de lancement de la voiture de BYD au Salon de l'auto de Pékin à Pékin le 25 avril 2024.

Le salon automobile Auto China débute jeudi à Pékin avec tous les géants de l'automobile engagés dans une guerre des prix acharnée au niveau mondial dans le secteur stratégique des véhicules électriques.

Le marché chinois de l'électrique a explosé ces dernières années, représentant 69% des ventes mondiales en décembre 2023 selon le cabinet Rystad Energy, et les constructeurs chinois s'attaquent désormais au marché international. Ils sont aujourd'hui les
"plus compétitifs du monde"
selon le patron de Tesla, Elon Musk.

Il existe pas moins de 129 marques de véhicules électriques en Chine, mais seulement 20 d'entre elles ont réussi à atteindre une part de marché nationale de 1% ou plus, selon les données de Bloomberg.


BYD (Build Your Dreams), géant de l'automobile et des batteries basé à Shenzhen, sera parmi les plus suivis du salon, qui se tient jusqu'au 4 mai. BYD a battu Tesla au 4e trimestre 2023 pour devenir le premier vendeur de véhicules électriques au monde.

Tesla affirme avoir repris ce titre au premier trimestre cette année, mais BYD reste fermement en tête sur son marché national, avec un tiers des ventes, contre 8% pour Tesla. L'entreprise devrait dévoiler son premier pick-up électrique, le BYD Shark, lors du salon.


Les mastodontes traditionnels de l'automobile, qui ont du mal à faire face à la vague déferlante de concurrents chinois ces dernières années, seront également présents sur ce salon, organisé tous les deux ans en alternance avec celui de Shanghai.


Volkswagen, qui a perdu l'année dernière sa place de marque la plus vendue en Chine, au profit de BYD, a réagi. Le géant allemand, pour qui la Chine est son marché le plus important avec 40% de ses ventes globales, a annoncé début avril qu'il investirait 2,5 milliards d'euros pour développer un centre de production et d'innovation dans la province orientale d'Anhui.

Il vise 40% d'économies sur ses coûts de production de véhicules électriques en Chine d'ici 2026, pour rester compétitif. Il a également investi des dizaines de milliards à l'échelle mondiale pour sa transition vers l'électrique, prenant notamment une participation minoritaire dans le constructeur automobile chinois XPeng l'année dernière.


Les Occidentaux inquiets pour leurs constructeurs


Un nouveau venu sur le marché très concurrentiel de l'électrique est Xiaomi, connu pour ses produits de technologie grand public comme les smartphones, et qui a lancé le mois dernier son premier modèle. Le PDG Lei Jun a déclaré la semaine dernière que les ventes du modèle SU7 ont été trois à cinq fois plus élevées que prévu.


La guerre des prix s'intensifie entre les constructeurs de véhicules électriques, d'autant plus que les dépenses de consommation ralentissent en Chine. Lundi, Li Auto, basée à Pékin, a réduit le prix de ses modèles de jusqu'à 30.000 yuans (près de 4.000 euros). Cette mesure fait suite à la décision de Tesla de baisser ses prix en Chine de 14.000 yuans.


Malmené, le constructeur américain a annoncé mardi une chute de 55% de ses bénéfices au premier trimestre, et annoncé accélérer le lancement d'une voiture à bas coût, la Model 2, qui serait vendue autour de 25.000 dollars (contre plus de 40.000 dollars en moyenne pour ses modèles actuels).

L'expansion rapide de la production chinoise de véhicules électriques inquiète les pays occidentaux, qui craignent pour l'avenir de leurs propres constructeurs.


Pékin a estimé
"sans fondement"
les inquiétudes étrangères concernant les surcapacités en Chine, arguant que le succès de son secteur électrique était dû à l'innovation et aux chaînes d'approvisionnement performantes, et non aux subventions.

Toutefois, le gouvernement chinois a longtemps aidé ses constructeurs, en finançant des remises à l'achat pour stimuler le marché et accélérer la transition vers les voitures à énergie propre. Des subventions progressivement supprimées à la fin de l'année 2022.


L'Union européenne a lancé l'année dernière une enquête sur ces subventions qui, selon elle, ont donné aux entreprises chinoises une longueur d'avance
"injuste"
sur leur marché national.

Une décision qui n'a pas empêché BYD de lancer sa future usine de véhicules électriques en Hongrie, devenant ainsi la première entreprise chinoise à fabriquer des voitures particulières en Europe. La semaine dernière, l'entreprise publique chinoise Chery a signé un accord pour produire des véhicules électriques en Espagne.


À lire également:



#Chine
#automobile
#route
#industrie
#transport
#entreprises
#produit
#environnement
#énergie
#électricité
#innovation
#marketing
#Elon Musk
#Lei Jun
#asie