Les importations de canola en provenance du Canada seront soumises à des droits temporaires de 75,8%, Pékin accusant Ottawa de pratiques de dumping.
La Chine va appliquer des droits de douane temporaires sur les importations canadiennes de produits issus du canola, un oléagineux apparenté au colza, a annoncé mardi le ministère du Commerce.
Cette décision fait suite à une enquête ayant conclu, de manière préliminaire, à des pratiques de dumping.
En mars, Pékin avait déjà imposé une surtaxe de 100% sur l’huile de colza canadienne, les pois et les tourteaux destinés à l’alimentation animale. La Chine avait alors présenté cette mesure comme une réponse à la décision d’Ottawa, l’année précédente, d’instaurer des droits de 100% sur les véhicules électriques chinois, en réaction à des mesures similaires prises par les États-Unis.
Le Canada compte parmi les principaux producteurs mondiaux de canola, utilisé pour fabriquer de l’huile de cuisson, des aliments pour animaux et du biodiesel. La majorité de ses exportations sont destinées à seulement deux clients : les États-Unis et la Chine — deux partenaires commerciaux avec lesquels Ottawa s’est récemment heurté sur les questions de droits de douane.
Les autorités chinoises ont commencé à examiner les expéditions de canola canadien en septembre dernier. L’enquête a déterminé, à titre préliminaire, que ces importations avaient causé
"des dommages importants"
à l’industrie nationale, selon le ministère du Commerce.
À partir de jeudi, les importations de canola canadien seront soumises à des droits de 75,8%, prélevés sous forme de
"dépôt"
en attendant la finalisation des mesures.
Par ailleurs, le ministère du Commerce de Pékin a annoncé mardi une enquête anti-dumping sur les importations d’amidon de pois canadien.
Une autre enquête, visant les importations de caoutchouc butyle halogéné — un matériau utilisé pour les doublures de pneus et les tuyaux —, a également conclu, de manière préliminaire, que les importations de ce produit en provenance du Canada et du Japon causent
"des dommages importants"
à l’industrie nationale. Ces importations seront soumises, à partir de jeudi, à des droits préliminaires compris entre 13,8% et 40,5%.
Enfin, une enquête sur les importations de matériaux en caoutchouc provenant de l’Inde a été abandonnée, le ministère ayant constaté un volume d’importations
"négligeable"
.
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