
Le ministre espagnol de la Justice a été entendu mercredi pendant plus de deux heures par le juge qui mène l'enquête pour corruption et trafic d'influence visant l'épouse du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, une affaire qui empoisonne le gouvernement depuis un an.
Egalement ministre en charge de la présidence et des relations avec le Parlement, Félix Bolaños a répondu pendant deux heures et vingt minutes aux questions du juge Juan Carlos Peinado, a-t-on indiqué de sources judiciaires.
Le magistrat avait fait le déplacement au palais de la Moncloa, siège de la présidence du gouvernement, le ministre de la Justice, l'un des plus proches collaborateurs de Pedro Sánchez, ayant choisi de ne pas se rendre dans le bureau du magistrat.
Le Premier ministre lui-même avait été entendu en juillet dernier dans le cadre de cette affaire, également au Palais de la Moncloa, refusant de répondre à la moindre question en mettant en avant son droit à garder le silence.
Selon les sources judiciaires citées précédemment, le ministre a assuré au juge qu'il ne connaissait pas l'assistante en question avant son recrutement, n'avait pas participé à celui-ci et n'avait jamais été son supérieur hiérarchique.
M. Bolaños a rappelé que le rôle d'assistante de l'épouse du Premier ministre avait toujours existé, ajoutant que contrairement aux épouses des précédents chefs du gouvernement, Begoña Gómez n'avait eu qu'une seule assistante, indiquait-on de même source.
Mme Gómez a personnellement comparu à deux reprises devant le juge Peinado: en juillet, lorsqu'elle avait fait valoir son droit de garder le silence, puis de nouveau en décembre, où elle avait alors accepté de répondre aux seules questions de son avocat.
Le magistrat a ouvert ses investigations après les plaintes de deux associations réputées proches de l'extrême droite, Manos Limpias ("Mains propres") et Hazte Oír ("Fais-toi entendre").