Espagne: le ministre de la Justice entendu par un juge dans l'enquête sur l'épouse du Premier ministre

18:0216/04/2025, mercredi
AFP
Photo diffusée par le service de presse du G20 montrant le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et son épouse Begona Gomez arrivant au Musée d'art moderne (MAM) pour assister à la première session de la réunion des dirigeants du G20 à Rio de Janeiro, Brésil, le 18 novembre 2024.
Crédit Photo : Ricardo STUCKERT / G20 PRESS OFFICE / AFP
Photo diffusée par le service de presse du G20 montrant le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et son épouse Begona Gomez arrivant au Musée d'art moderne (MAM) pour assister à la première session de la réunion des dirigeants du G20 à Rio de Janeiro, Brésil, le 18 novembre 2024.

Le ministre espagnol de la Justice a été entendu mercredi pendant plus de deux heures par le juge qui mène l'enquête pour corruption et trafic d'influence visant l'épouse du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, une affaire qui empoisonne le gouvernement depuis un an.

Egalement ministre en charge de la présidence et des relations avec le Parlement, Félix Bolaños a répondu pendant deux heures et vingt minutes aux questions du juge Juan Carlos Peinado, a-t-on indiqué de sources judiciaires.


Le magistrat avait fait le déplacement au palais de la Moncloa, siège de la présidence du gouvernement, le ministre de la Justice, l'un des plus proches collaborateurs de Pedro Sánchez, ayant choisi de ne pas se rendre dans le bureau du magistrat.


Le Premier ministre lui-même avait été entendu en juillet dernier dans le cadre de cette affaire, également au Palais de la Moncloa, refusant de répondre à la moindre question en mettant en avant son droit à garder le silence.


Le juge a interrogé M. Bolaños au sujet des conditions de l'embauche par la présidence du gouvernement d'une assistante de Begoña Gómez, l'épouse du Premier ministre. Le but du magistrat est de vérifier si l'embauche de cette jeune femme, María Cristina Álvarez, ne constituait pas un détournement de fonds publics.

Selon les sources judiciaires citées précédemment, le ministre a assuré au juge qu'il ne connaissait pas l'assistante en question avant son recrutement, n'avait pas participé à celui-ci et n'avait jamais été son supérieur hiérarchique.


M. Bolaños a rappelé que le rôle d'assistante de l'épouse du Premier ministre avait toujours existé, ajoutant que contrairement aux épouses des précédents chefs du gouvernement, Begoña Gómez n'avait eu qu'une seule assistante, indiquait-on de même source.


L'enquête contre Mme Gómez, lancée par le juge Peinado au printemps 2024, doit déterminer si elle a profité des fonctions de son mari dans le cadre de ses activités professionnelles, notamment pour obtenir la co-direction d'un master à l'université Complutense de Madrid.

Mme Gómez a personnellement comparu à deux reprises devant le juge Peinado: en juillet, lorsqu'elle avait fait valoir son droit de garder le silence, puis de nouveau en décembre, où elle avait alors accepté de répondre aux seules questions de son avocat.


Le magistrat a ouvert ses investigations après les plaintes de deux associations réputées proches de l'extrême droite, Manos Limpias ("Mains propres") et Hazte Oír ("Fais-toi entendre").


Il a, en outre, décidé de poursuivre son instruction malgré deux rapports de la Garde civile ayant conclu à l'absence d'infractions et en dépit d'une demande de classement émanant du parquet.

Depuis que cette affaire a éclaté, ainsi qu'une autre visant son frère dans un dossier de détournement de fonds et trafic d'influence, le Premier ministre accuse la droite et l'extrême droite d'être à l'origine de ce qu'il décrit comme des
"campagnes de diffamation"
visant à déstabiliser son gouvernement.

Dans des déclarations mercredi à la presse, le ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a, pour sa part, jugé
"curieuse"
cette convocation de M. Bolaños par le juge et a ajouté que l'objet de l'enquête n'était ni "clair" ni
"précis".

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