Dans un article publié le 26 décembre 2024 sur le site Truthout, Avi Steinberg, écrivain et intellectuel juif-américain, a récemment attiré l'attention internationale en annonçant qu'il renonce à sa nationalité israélienne, détaillant les raisons derrière cette décision profondément symbolique.
Cet acte, selon lui, constitue une dénonciation des principes mêmes sur lesquels l'État d'Israël a été fondé, notamment son usage de la citoyenneté comme outil de domination et d'exclusion.
Une histoire ancrée dans le colonialisme
Un parcours familial complexe
Né à Jérusalem de parents américains ayant émigré en Israël dans les années 1970, Steinberg incarne un paradoxe familial: ses parents, libéraux opposés à la guerre du Vietnam, ont néanmoins occupé des terres palestiniennes confisquées. Il révèle avec une certaine amertume que sa maison d'enfance se trouvait dans un village palestinien, Ayn Karim, vidé de ses habitants.
Un acte politique et moral
Renoncer à la citoyenneté israélienne est également une prise de position contre la normalisation des crimes de guerre commis par l’État. Il dénonce avec véhémence les bombardements continus de Gaza, décrivant ces actes comme des génocides, et appelle la communauté internationale à reconnaître et à agir contre ces atrocités.
Libérer par la décolonisation
Pour Steinberg, la libération de la Palestine passe par un processus de décolonisation. Il insiste sur l’importance de démanteler les structures matérielles et narratives qui maintiennent l’oppression, qu’il s’agisse de lois, de propagande ou d’infrastructures physiques. Il appelle les Juifs de la diaspora et les Israéliens à rejoindre ce combat, soit en résistant depuis l’intérieur, soit en soutenant activement le mouvement depuis l’étranger.
Il ne se contente pas d’une critique des politiques israéliennes actuelles. Steinberg élargit son analyse en comparant la colonisation israélienne à d’autres formes de colonialisme, établissant un lien avec les luttes autochtones dans des pays comme les États-Unis et l’Australie. Cette perspective globale renforce son appel à une solidarité internationale.
Un judaïsme radicalement éthique
Cette vision du judaïsme, centrée sur la responsabilité morale plutôt que sur la revendication territoriale, constitue une critique directe de la manière dont la religion est souvent utilisée pour justifier l’occupation.
Une invitation à l'action
Enfin, Steinberg appelle à des actions concrètes. Il invite les Israéliens à refuser de participer à la conscription militaire, à s’engager dans les mouvements de résistance dirigés par des Palestiniens, et à contribuer à la démolition des structures de pouvoir colonial. Pour ceux qui, comme lui, bénéficient de privilèges en raison de leur citoyenneté, il propose le renoncement de ce privilège comme un premier pas.
Son exemple illustre la puissance des gestes individuels dans le cadre de luttes collectives. En renonçant à sa citoyenneté, Avi Steinberg choisit de se tenir du côté de l'histoire, celui de la justice et de la dignité humaine.