Crédit Photo : Kenzo TRIBOUILLARD, Nhac NGUYEN / AFP / POOL
Cette combinaison d'images créée le 27 juin 2025 montre le Premier ministre thaïlandais Paetongtarn Shinawatra (à gauche) participant à un forum d'affaires à Hanoï le 16 mai 2025 et le Premier ministre cambodgien de l'époque Hun Sen (à droite) arrivant pour assister au sommet UE-ANASE au siège du Conseil européen à Bruxelles le 14 décembre 2022.
Le Cambodge s'est défendu lundi des accusations de cyber-attaque portées à son encontre par la Thaïlande, dénonçant une "tentative malveillante" de ternir sa réputation, sur fond de tensions diplomatiques qui perdurent entre les deux voisins d'Asie du sud-est depuis mai.
Le ministère cambodgien des postes et des télécommunications a dénoncé des messages publiés sur les réseaux sociaux en Thaïlande, accusant son pays d'avoir
"recruté des hackers nord-coréens pour déclencher des attaques contre plusieurs institutions thaïlandaises".
"Le gouvernement royal du Cambodge n'a aucune connexion avec ces groupes de hackers nord-coréens"
, a indiqué le ministère dans un communiqué, mettant en cause
"une tentative malveillante de la Thaïlande de ternir la réputation du Cambodge sur la scène internationale".
Selon la partie cambodgienne, ce n'est pas le Cambodge qui serait responsable d'une cyber-attaque contre son voisin, mais l'inverse : le ministère a accusé un groupe de hackers thaïlandais, connu sous le nom de "BlackEye-Thai", d'avoir attaqué
"presque tous les services numériques du gouvernement cambodgien"
ces deux dernières semaines, précisant que ces tentatives avaient toutes
.
La tension est vive entre les deux pays depuis la mort d'un soldat cambodgien, tué fin mai lors d'un échange de tirs à la frontière.
Le 23 juin, la Thaïlande a fermé la plupart des points de passage vers le Cambodge, y compris pour les touristes et le Cambodge a interdit l'importation de certains produits thaïlandais.
A Bangkok, le différend a viré à la crise politique. Le 1er juillet, la Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra a été suspendue par la Cour constitutionnelle, à la suite d'un coup de fil avec le dirigeant cambodgien, Hun Sen, actuel président du Sénat, dont le contenu a été ébruité à son insu.
Elle s'est mise à dos l'armée et une partie de sa coalition en mettant en cause au téléphone un des généraux thaïlandais chargés de la défense de la frontière et en usant d'un ton jugé trop familier et trop révérencieux avec son interlocuteur.
Le différend frontalier entre les deux pays, qui remonte au tracé de leur frontière longue de 800 kilomètres au début du XXe siècle, sous l'occupation française de l'Indochine, est à l'origine de de la mort de 28 personnes dans la région depuis 2008, mais les tensions étaient retombées ces dernières années.
#diplomatie
#Thaïlande
#Cambodge
#Paetongtarn Shinawatra
#Hun Sen