Le CFCM alerte contre un rapport islamophobe sur les "Frères musulmans"

La rédaction
11:1121/05/2025, Çarşamba
Yeni Şafak
Musulmans réunis à la Grande mosquée de Paris pour la prière funéraire d'Aboubakar, resortissant malien vitime d'un meurtre islamophobe, le 5 mai 2025.
Crédit Photo : AA / AA
Musulmans réunis à la Grande mosquée de Paris pour la prière funéraire d'Aboubakar, resortissant malien vitime d'un meurtre islamophobe, le 5 mai 2025.

Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) alerte, dans un communiqué publié le 21 mai 2025, sur les risques de stigmatisation liés à un rapport du ministère français de l’Intérieur portant sur "l’islamisme politique et les Frères musulmans". Le CFCM dénonce l'absence de définitions claires dans le document, ce qui entretient une confusion dangereuse et alimente une suspicion généralisée envers les musulmans de France. Il met en garde contre des dérives médiatiques et idéologiques, ainsi que contre les risques concrets de marginalisation, de violences et d’amalgames. L’organisation appelle les autorités à plus de rigueur et de discernement dans la lutte contre l’extrémisme.

Dans un communiqué publié le 21 mai 2025, le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) exprime sa
"profonde inquiétude"
face à un rapport commandé par le ministère de l’Intérieur sur
"l’islamisme politique et la mouvance des Frères musulmans"
. Révélé en partie par Le Figaro, ce document, rédigé par deux hauts fonctionnaires spécialistes du fait musulman, suscite de vives critiques pour son flou terminologique et ses potentielles conséquences stigmatisantes.

Un flou conceptuel dangereux


Le CFCM souligne l’absence de définitions claires autour de notions telles que
"Frères musulmans", "islam politique"
ou encore
"entrisme islamiste".
Cette imprécision, selon le Conseil,
"entretient une confusion préjudiciable"
qui menace d’instaurer une suspicion généralisée à l’égard des musulmans de France.

"De nombreux citoyens musulmans ont aujourd’hui le sentiment de ne plus être à l’abri d’une suspicion permanente",
déplore l’organisation représentative du culte musulman en France.

Le communiqué met en garde contre une possible instrumentalisation de ce rapport, notamment à travers la désignation implicite de lieux de culte, d’associations ou de personnalités perçues comme affiliées à la mouvance des Frères musulmans.


"Le flou entourant l’identité de ces acteurs, combiné à la gravité des accusations portées, est de nature à jeter une suspicion injuste sur l’ensemble des structures musulmanes de notre pays"
, avertit le CFCM, qui redoute une escalade des actes islamophobes.

Des cas de diffamation déjà constatés


Le CFCM évoque un exemple précis de dérive : une chercheuse qualifiée de
"spécialiste du frérisme"
aurait accusé un magistrat d’être
"frériste"
pour la simple raison qu’il porte un nom maghrébin, qu’il a fondé une association et qu’il connaît une réussite professionnelle.

"Une telle vision est non seulement erronée, mais profondément dangereuse",
souligne le communiqué, dénonçant une marginalisation croissante des Français de confession musulmane.

Le Conseil rappelle que la lutte contre l’extrémisme violent se réclamant de l’islam est une priorité partagée, mais qu’elle doit s’appuyer sur des données rigoureuses et contextualisées, et non sur des amalgames.


Il appelle les autorités françaises à faire preuve de
"discernement"
et à ne pas céder aux dérives idéologiques et médiatiques.
"Les Français ont besoin de plus de clarté et de précisions pour éviter les confusions, les fantasmes, la haine et la peur",
conclut le texte.

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