Un jeune Malawien se tient parmi des bateaux stationnaires sans moteur qui restent inactifs dans le port asséché de l'île de Chisi du lac Chilwa, dans le district de Zomba, dans l'est du Malawi, le 18 octobre 2018.
Une campagne de distribution alimentaire d'urgence à travers le Malawi a débuté mercredi à Chikwawa (sud) pour nourrir 5,7 millions de personnes frappées par la sécheresse qui ravage le sud du continent africain depuis plusieurs mois.
"Le Malawi est confronté à des problèmes climatiques plus fréquents et plus intenses, accentués par des phénomènes météorologiques comme El Niño",
a expliqué Paul Turnbull, directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) pour le Malawi, estimant à 44 % la part des récoltes dévastées.
Le directeur de l'agence gouvernementale de gestion des catastrophes du Malawi (Dodma), Charles Kalemba, a précisé que 5,7 millions de personnes seraient aidées, grâce au soutien du PAM et d'autres donateurs.
"La situation est particulièrement grave, c'est pourquoi nous lançons l'opération plus tôt que prévu"
, a-t-il ajouté.
Sur les 244 millions de dollars nécessaires (environ 212 millions d'euros), le gouvernement du Malawi en a déjà levé 200 millions (180 millions d'euros), a-t-il précisé.
"Nous avons souffert de la faim à cause de la sécheresse et nous n'avons rien récolté, donc ce maïs va au moins nous donner un peu de nourriture pour l'instant",
a témoigné Chrissie Kalutela, portant un sac de cinquante kilogrammes d'épis sur la tête.
Cette mère de deux enfants a raconté qu'elle avait dû accepter des travaux ménagers pour nourrir sa famille.
La situation est pire que les années précédentes, en raison de la combinaison de la sécheresse et des inondations qui ont touché les environs, selon Jack Mvula, directeur des services agricoles de Chikwawa, interrogé par l'AFP.
"Nous avons été frappés par des sécheresses prolongées, si bien que la plupart des agriculteurs n'ont rien récolté. D'ordinaire, quand cela se produit, beaucoup se tournent vers les zones humides pour cultiver. Mais cette année, la rivière Shire est en crue, ce qui a considérablement réduit les surfaces cultivables dans ces zones",
a-t-il expliqué.
Alors que la région sort de l'hiver, il n'y aura pas de nouvelle récolte avant mars.
"La perte des cultures oblige les familles à faire des choix qui hypothèquent leur avenir",
a rappelé Paul Turnbull, évoquant des mesures désespérées telles que
"le retrait des enfants de l'école pour travailler" ou la "vente de biens essentiels, comme le bétail".
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