Les Norvégiens aux urnes pour des législatives très disputées

17:227/09/2025, dimanche
MAJ: 7/09/2025, dimanche
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La présidente islandaise Halla Tómasdóttir (à gauche) s'entretient avec Masud Gharahkhani (2e à droite), président du Parlement norvégien (Storting), lors d'une visite au Storting à Oslo, en Norvège, le 8 avril 2025.
Crédit Photo : Ole BERG-RUSTEN / NTB / AFP
La présidente islandaise Halla Tómasdóttir (à gauche) s'entretient avec Masud Gharahkhani (2e à droite), président du Parlement norvégien (Storting), lors d'une visite au Storting à Oslo, en Norvège, le 8 avril 2025.

La Norvège se rendra aux urnes lundi pour élire les 169 membres du Storting, le Parlement suprême du pays, ainsi que les représentants du Parlement sami, lors d’un scrutin qui s’annonce très disputé.

Selon Statistics Norway, l’organisme chargé de fournir les statistiques officielles sur la société norvégienne, plus de 4,05 millions de personnes sont appelées à voter.


Parmi elles, environ 310 000 jeunes électeurs voteront pour la première fois, tandis que les électeurs issus de l’immigration représentent 11,5 % du corps électoral.

Le vote anticipé a connu un essor cette année, avec 1,9 million de bulletins déjà déposés avant l’élection. À Oslo, la capitale, 320 000 votes ont été enregistrés, soit plus de la moitié des électeurs inscrits, d’après les chiffres municipaux.


La campagne a été marquée par une lutte serrée entre le bloc de centre-gauche, mené par le Premier ministre travailliste sortant Jonas Gahr Støre, et une coalition de droite dominée par le Parti du progrès et les Conservateurs.


Le Parti travailliste devance légèrement dans les sondages, avec une moyenne de 26,5 % à 30 % au niveau national, contre 19 % pour le Parti du progrès et 15 % pour les Conservateurs.


Les principaux enjeux qui influencent les électeurs sont les inégalités, la fiscalité, le coût de la vie et les services publics. Selon un sondage réalisé en août par Respons Analyse pour le quotidien Aftenposten, les inégalités ont supplanté la défense et la sécurité nationale comme première préoccupation des électeurs.


Les prix alimentaires ont augmenté de 5,9 % en un an, tandis que l’économie, l’emploi et la fiscalité restent au cœur du débat. Le Parti travailliste prône une stabilité globale des impôts, même si certains alliés souhaitent une hausse pour les plus aisés. Le Parti du progrès et les Conservateurs promettent, eux, des baisses importantes.


Le fonds souverain norvégien, évalué à 2 000 milliards de dollars, constitue également un enjeu majeur.
Les Travaillistes ont rejeté les appels du Parti socialiste de gauche à se désengager des entreprises liées aux opérations israéliennes dans la bande de Gaza, mais ces demandes pourraient devenir difficiles à ignorer lors des négociations post-électorales.

La politique énergétique est un autre point de discorde.
Premier fournisseur de gaz de l’Europe, la Norvège exporte également son surplus d’électricité.
Mais les partis divergent sur les limites à poser aux exportations et sur l’équilibre entre la demande intérieure et les investissements dans l’éolien, le solaire et l’hydroélectricité, dans un contexte de coûts élevés et de préoccupations environnementales.

La Norvège utilise la représentation proportionnelle pour élire ses 169 députés, avec un mandat fixe de quatre ans.
Tout parti recueillant plus de 4 % des voix au niveau national est assuré d’obtenir des sièges, même si de bons résultats locaux peuvent aussi permettre d’en décrocher.

Aucun parti ne devrait être en mesure d’obtenir une majorité absolue de 85 sièges, rendant probables de longues négociations pour former une coalition.
Neuf partis devraient entrer au Parlement : les Travaillistes, les Socialistes de gauche, les Verts, le Centre et les Rouges à gauche ; les Conservateurs, le Parti du progrès, les Chrétiens-démocrates et les Libéraux à droite.

Jonas Gahr Støre vise un nouveau mandat, tandis que la droite pourrait voir Sylvi Listhaug, cheffe du Parti du progrès, ou Erna Solberg, dirigeante des Conservateurs, briguer le poste de Première ministre.


Les bureaux de vote fermeront à 19 h 00 GMT et les premiers sondages de sortie des urnes seront publiés immédiatement.


Les résultats définitifs pourraient tomber dans la nuit de lundi, mais la formation d’un nouveau gouvernement pourrait nécessiter des négociations supplémentaires.


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