Myanmar: la junte rejette une résolution de l'ONU sur le travail, dénonçant une décision "politisée"

11:378/06/2025, Sunday
MAJ: 8/06/2025, Sunday
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Un enfant attend des clients à l'extérieur d'un magasin vendant des boîtes en carton à Yangon, le 22 mai 2025.
Crédit Photo : Sai Aung MAIN / AFP
Un enfant attend des clients à l'extérieur d'un magasin vendant des boîtes en carton à Yangon, le 22 mai 2025.

La junte militaire du Myanmar a vivement critiqué samedi une résolution adoptée par les Nations unies l'accusant de recours au travail forcé et d'autres violations des droits des travailleurs, qualifiant la décision de "politisée".

Dans un communiqué, le ministère du Travail a affirmé que cette décision
"politiquement motivée"
n'aurait
"aucun effet"
sur les employeurs, les travailleurs ni les entreprises opérant dans le pays.

L'Organisation internationale du travail (OIT), agence spécialisée de l'ONU, a invoqué jeudi l'article 33 de sa Constitution lors de sa 113e session à Genève – une mesure exceptionnelle prise pour la troisième fois de son histoire.


Selon la Confédération syndicale internationale-Asie Pacifique (CSI-AP), cet article avait été utilisé pour la première fois en 2000 contre le Myanmar, puis en 2023 contre le Bélarus.

La résolution appelle les gouvernements, les employeurs et les travailleurs – membres de l'OIT – à
"prendre les mesures appropriées pour s'assurer que leurs relations n'encouragent ni ne facilitent les violations des droits fondamentaux, notamment la liberté syndicale et le recours au travail forcé"
dans leurs interactions avec les autorités militaires birmanes.

Plus précisément, le texte demande une réévaluation complète de toute relation pouvant
"contribuer à la perpétuation de violences, d'actes de répression ou d'intimidation à l'encontre des travailleurs et employeurs exerçant pacifiquement leurs droits fondamentaux"
, y compris via la fourniture d'équipements militaires, de carburant pour avions ou de flux financiers vers la junte.

L'OIT appelle également les entités concernées à signaler toute activité qui, dans le cadre de leurs fonctions, pourrait  
"directement ou indirectement faciliter le travail forcé ou violer la liberté d'association dans le pays".

Dans le même temps, le Gouvernement d'unité nationale – exécutif en exil du Myanmar – a salué la décision, la qualifiant de victoire.


"Cette décision de l'OIT est une victoire pour le peuple du Myanmar, fruit d'années de résistance face aux balles de l'armée, à l'oppression, aux violences sexuelles contre les femmes, et aux bombardements visant des civils et des écoles. Elle dévoile aussi au monde entier les actes terroristes commis par la junte militaire",
a déclaré le gouvernement en exil dans un communiqué.

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