Elon Musk, Epstein, la guerre à la porte, Sykes-Picot, entre les États-Unis et l’Union européenne, la Türkiye…

18:477/06/2025, samedi
MAJ: 7/06/2025, samedi
Nedret Ersanel

3 juin 2025… Le président des États-Unis : "Nous stockons des armes à un niveau jamais vu dans l’histoire des États-Unis. J’espère que nous n’aurons jamais à les utiliser"… Le ministre des Affaires étrangères de la République de Türkiye : "Le problème ne concerne pas seulement la Russie et l’Ukraine. D’autres pays se sont également alignés derrière eux. Cela se transforme en une guerre plus globale"… (03/06) Bloomberg ; "Derrière des portes closes, l’OTAN a demandé aux pays membres européens d’augmenter

3 juin 2025… Le président des États-Unis : "Nous stockons des armes à un niveau jamais vu dans l’histoire des États-Unis. J’espère que nous n’aurons jamais à les utiliser"…


Le ministre des Affaires étrangères de la République de Türkiye : "Le problème ne concerne pas seulement la Russie et l’Ukraine. D’autres pays se sont également alignés derrière eux. Cela se transforme en une guerre plus globale"… (03/06)


Bloomberg ; "Derrière des portes closes, l’OTAN a demandé aux pays membres européens d’augmenter de cinq fois leurs capacités de défense aérienne terrestre contre la menace russe"… (03/06)


Le chef d’état-major allemand Carsten Breuer : "La Russie va reconstituer ses forces dans les quatre prochaines années pour attaquer les territoires de l’OTAN. À partir de 2029, les Russes auront la capacité de mener une grande attaque conventionnelle contre les territoires de l’OTAN"… (27/05)


"Le Royaume-Uni se prépare à la guerre : un plan stratégique de défense a été annoncé…Le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré que le Royaume-Uni deviendrait ‘une nation à haute capacité de guerre’. 12 nouveaux sous-marins nucléaires, des missiles à longue portée et des investissements militaires de plusieurs milliards de livres sont à l’ordre du jour"… (Cumhuriyet, 02/06.)


Starmer : "Le pays deviendra prêt à la guerre. Le Royaume-Uni deviendra un pays blindé, prêt pour la guerre. 15 milliards de livres seront alloués au programme d’ogives nucléaires. 7 000 missiles à longue portée seront produits. 6 nouvelles usines de munitions seront construites"…


"Accord de défense entre le Royaume-Uni et l’Union européenne… Le Premier ministre britannique Starmer, la présidente de la Commission européenne von der Leyen et le président du Conseil européen Costa ont conclu un accord lors du sommet Royaume-Uni-UE à Londres pour accéder à des crédits de défense d’une valeur de 150 milliards d’euros"… (IHA, 19/05.)


"L’Allemagne déploie 5 000 soldats en Lituanie. Berlin franchit une première depuis la Seconde Guerre mondiale en stationnant des soldats à l’étranger"… (Hürriyet, 24/05.)


"… la Russie, passée à une économie de guerre, est entrée dans une production de défense industrielle à haut volume. Par exemple, la Russie a désormais la capacité de produire quatre fois plus d’obus de 152 mm que l’ensemble des pays de l’OTAN… Le nombre de personnes employées par la Russie en passant à l’économie de guerre est aussi significatif. Ainsi, le taux de chômage, qui était de 6,4 % en 2020, est tombé à 2,3 % au 30 avril 2025"… (G. Sonumut, 01/06, Milliyet.)


"Les ministres de la Défense de l’OTAN, réunis avant le sommet des dirigeants de l’OTAN qui se tiendra les 24 et 25 juin à La Haye, ont approuvé le programme d’armement le plus complet de l’Alliance depuis la guerre froide"… (06/06, Hürriyet.)


En regardant cette atmosphère, et en ajoutant même la phrase de Trump lorsqu’il a accueilli le chancelier allemand Merz jeudi dernier, "On peut permettre à la Russie et à l’Ukraine de se battre encore un peu", on peut avoir l’impression qu’une “grande guerre” est à la porte…


C’est possible. Comme dans l’enseignement de Tchekhov, "si une arme est accrochée au mur, elle doit être tirée à un moment de la pièce". Mais ce n’est pas l’objectif. Que la guerre en Ukraine "continue" et qu’elle s’étende à l’Europe et peut-être à d’autres régions, ce sont deux choses très différentes. Ce que veulent l’Europe et le Royaume-Uni, c’est qu’elle continue. L’idéal est jusqu’en 2030. Mais trois ans suffiraient aussi…


Si cela se réalise, premièrement, la puissance nécessaire à la mise à jour économique, du moins à la ‘renaissance’ de l’Europe sera obtenue. Les peuples du continent pourront être facilement dirigés.


Deuxièmement, l’effet de choc initial de Trump sera atténué, et jusqu’aux élections intermédiaires et l’élection présidentielle de 2028, les poids à ses pieds le ralentiront et le pousseront à faire des erreurs. De toute façon, c’est son dernier mandat…


Il faut aussi donner un sens au fait que la crise Elon Musk éclate maintenant. En regardant la tendance, on peut aussi appeler cela un "scandale"…


Est-ce le résultat de la compétition politique entre les classes capitalistes européennes et/ou du système global aux États-Unis, sachant qu’il y a de nombreux recoupements entre les deux ? Ou bien s’agit-il d’une opération de garantie de deux mandats supplémentaires, en préparant au moins les élections intermédiaires et celles de 2028 ?


Comment la déclaration de Musk, "Trump doit être destitué et remplacé par le vice-président Vance", s’inscrit-elle dans ce contexte ? C’était déjà l’accord conclu avec Vance avant les élections qui ont rendu Trump président pour la deuxième fois. Mais qui va le destituer ? Le premier pouvoir auquel on pense et qui peut le faire, c’est son propre cabinet ! Le nom de Vance est mentionné pour cela. Pourquoi serait-il destitué ? C’est encore Musk qui en donne le signal ; l’affaire Epstein ! Et la réponse de Trump est la suivante ; "Le moyen le plus simple d’économiser est de résilier les contrats d’Elon Musk avec l’État. J’ai toujours été surpris que Biden ne l’ait pas fait"…


Il est clair qu’il montre un bâton sérieux à Musk, mais faut-il jeter le reste de la phrase à la poubelle ; cela ne montre-t-il pas aussi une relation Biden-Musk ? Musk l’a vu aussi, la vidéo de fête qu’il a publiée en est la preuve, il y a une suite…


Nous pourrons débattre de cette crise pendant des semaines. Mais elle a un aspect qui nous concerne…


La "guerre" entre l’Amérique de Trump et l’Europe de Biden n’est pas une chose à sous-estimer. Elle nous attire également. C’est pourquoi les discours de l’ambassadeur des États-Unis en Türkiye, Barrack, sont importants ; en se référant sans cesse à Sykes-Picot, il veut dire "ceux qui vous ont toujours fait du mal par le passé, et ceux qui vous ont apporté tous vos ennuis actuels au Moyen-Orient sont la France et le Royaume-Uni"…

Dans sa dernière interview, il ne s’est même pas retenu, et a dit : "Ceux qui irritent le plus les Turcs, c’est l’Union européenne. Ils ne vous ont pas accepté comme membre."


Quand on dit « tout cela est normal à la veille d’un système multipolaire », on limite cela au triangle USA-Chine-Russie. Pourtant, il y a tant d’Occidents dans l’Occident. Tant d’Orients dans l’Orient ! On l’a écrit, lorsque le roi d’Angleterre a dit "le Canada restera le Canada", quel pôle visait-il ? Lorsque le régime syrien changeait, les États-Unis et le Royaume-Uni étaient-ils du même côté ?..


La Türkiye ne s’efforce pas seulement de choisir lequel des pôles choisir. Elle réfléchit aussi à quel pôle dans ces pôles elle va choisir. L’endroit où elle se tient actuellement brille justement parce qu’elle dit "je ne regarde pas les pôles, je m’occupe de mes affaires"…

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