Henrietta Lacks: la femme modeste aux cellules immortelles

La rédaction
20:357/06/2025, samedi
Yeni Şafak

Elle n’était pas chercheuse, mais ses cellules ont changé la science. Henrietta Lacks, dont les cellules HeLa ont permis des avancées majeures, incarne la lutte pour l’éthique médicale et la dignité des patients.

Henrietta Lacks, femme afro-américaine née dans une famille modeste, est aujourd’hui mondialement reconnue dans le domaine des sciences biologiques, bien qu’elle n’ait jamais exercé dans ce domaine.


En 1951, alors qu’elle était soignée pour un cancer du col de l’utérus à l’hôpital Johns Hopkins de Baltimore, des médecins ont prélevé ses cellules sans son consentement. Ces cellules, nommées HeLa, se sont révélées extraordinaires : elles sont les premières cellules humaines capables de se multiplier indéfiniment en laboratoire.


Cette immortalité cellulaire a bouleversé la recherche médicale. Les cellules HeLa ont contribué à des avancées majeures, notamment le développement du vaccin contre la polio, les traitements contre le cancer, les études sur le VIH, les tests de médicaments, la génétique, la fertilité et bien plus encore. Des milliers d’études scientifiques reposent sur l’utilisation des cellules d’Henrietta Lacks.


Pourtant, ni elle ni sa famille n’ont été informées ni associées à ces découvertes. Pendant des décennies, son nom est resté dans l’ombre, et son histoire est devenue un cas emblématique des dérives éthiques dans la recherche scientifique. Ce n’est qu’à partir des années 2000 que le grand public a découvert son rôle central dans la médecine moderne.


Aujourd’hui, Henrietta Lacks est reconnue comme une figure incontournable de la justice médicale. Son combat posthume pour le respect du consentement, la transparence scientifique et la reconnaissance des patients issus de minorités continue d’inspirer les chercheurs, les juristes, les militants et les citoyens du monde entier.

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