
Fille de l’ex-Premier ministre et milliardaire influent Thaksin Shinawatra, Paetongtarn est accusée d’avoir enfreint les règles d’éthique exigées d’une cheffe de gouvernement lors d’un appel téléphonique avec l’ancien dirigeant cambodgien Hun Sen.
Cet entretien, enregistré et diffusé à son insu en juin, est intervenu alors que Bangkok et Phnom Penh étaient en confrontation après la mort d’un soldat khmer fin mai, tué lors d’échanges de tirs dans une zone frontalière disputée. Les conservateurs du Bhumjaithai, alliés de son parti Pheu Thai, lui reprochent son ton jugé trop déférent envers Hun Sen et d’avoir assimilé à un opposant un général thaïlandais en charge de la surveillance de la frontière.
Un verdict attendu le 29 août
Suspendue le mois dernier, la dirigeante de 39 ans a répondu jeudi aux questions des juges pendant près d’une heure et demie, jour de son anniversaire. La Cour, située à Bangkok, a interdit la divulgation des propos tenus à l’audience. À sa sortie, Paetongtarn a souri et salué ses sympathisants venus la soutenir, a constaté l’AFP.
Un climat politique tendu en Thaïlande
L’appel téléphonique entre Hun Sen et Paetongtarn a ravivé les tensions entre la Thaïlande et le Cambodge, deux pays liés par un différend frontalier historique. En juillet, cinq jours d’affrontements ont fait 40 morts et provoqué la fuite de plus de 300 000 personnes.
Par ailleurs, Thaksin Shinawatra, 76 ans, père de Paetongtarn, connaîtra vendredi le verdict de son procès pour crime de lèse-majesté lié à des propos tenus en 2015 à un média sud-coréen. Il risque jusqu’à 15 années de prison.