Thaïlande: la Première ministre suspendue témoigne à son procès en destitution

13:3121/08/2025, Perşembe
AFP
L'ancien Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra.
Crédit Photo : Lillian SUWANRUMPHA / AFP
L'ancien Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra.

Fille de l’ex-Premier ministre et milliardaire influent Thaksin Shinawatra, Paetongtarn est accusée d’avoir enfreint les règles d’éthique exigées d’une cheffe de gouvernement lors d’un appel téléphonique avec l’ancien dirigeant cambodgien Hun Sen.

Cet entretien, enregistré et diffusé à son insu en juin, est intervenu alors que Bangkok et Phnom Penh étaient en confrontation après la mort d’un soldat khmer fin mai, tué lors d’échanges de tirs dans une zone frontalière disputée. Les conservateurs du Bhumjaithai, alliés de son parti Pheu Thai, lui reprochent son ton jugé trop déférent envers Hun Sen et d’avoir assimilé à un opposant un général thaïlandais en charge de la surveillance de la frontière.


Un verdict attendu le 29 août


La Cour constitutionnelle, qui avait déjà destitué l’an dernier l’ex-Premier ministre Srettha Thavisin pour manquement aux règles d’éthique, rendra sa décision le 29 août. En cas de destitution, Paetongtarn deviendrait le troisième membre de la famille Shinawatra à être écarté du pouvoir après son père Thaksin et sa tante Yingluck, tous deux renversés par des coups d’État militaires.

Suspendue le mois dernier, la dirigeante de 39 ans a répondu jeudi aux questions des juges pendant près d’une heure et demie, jour de son anniversaire. La Cour, située à Bangkok, a interdit la divulgation des propos tenus à l’audience. À sa sortie, Paetongtarn a souri et salué ses sympathisants venus la soutenir, a constaté l’AFP.


Un climat politique tendu en Thaïlande


L’appel téléphonique entre Hun Sen et Paetongtarn a ravivé les tensions entre la Thaïlande et le Cambodge, deux pays liés par un différend frontalier historique. En juillet, cinq jours d’affrontements ont fait 40 morts et provoqué la fuite de plus de 300 000 personnes.


La Thaïlande, marquée par une douzaine de coups d’État réussis depuis 1932, reste sous l’influence considérable des militaires, ce qui alimente de nouvelles rumeurs de renversement.

Par ailleurs, Thaksin Shinawatra, 76 ans, père de Paetongtarn, connaîtra vendredi le verdict de son procès pour crime de lèse-majesté lié à des propos tenus en 2015 à un média sud-coréen. Il risque jusqu’à 15 années de prison.


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