Croissance démographique mondiale: vers les 10 milliards d'habitants d’ici 2050 malgré une baisse de la fécondité

12:4326/06/2025, jeudi
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La hausse de l’espérance de vie et la baisse du nombre de naissances, le vieillissement démographique devient un enjeu majeur.
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La hausse de l’espérance de vie et la baisse du nombre de naissances, le vieillissement démographique devient un enjeu majeur.

Mariam Khan, représentante de l’UNFPA, appelle à un changement de paradigme pour accompagner la transition démographique

Alors que les taux de fécondité chutent dans le monde entier, la population mondiale continue pourtant de croître. Selon les prévisions du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), la planète comptera entre 20 % et 30 % d’habitants en plus d’ici 2050 par rapport à 2020, atteignant ainsi près de 10 milliards de personnes. Une stabilisation est attendue autour de l’an 2100. Mariam Khan déclare lors d'un entretien:


La population est influencée par trois facteurs : la fécondité, la mortalité et les migration. Et ces trois éléments sont en constante évolution.

Une baisse continue de la fécondité mondiale


Depuis les années 1950, la fécondité moyenne mondiale est passée de 5 enfants par femme à seulement 2,3 aujourd’hui. D’ici 2050, elle devrait atteindre 2,1, soit le seuil de renouvellement des générations.

"Les deux tiers de la population mondiale vivent aujourd’hui dans des contextes de faible fécondité"
, souligne Mariam Khan.
"Les gens vivent plus longtemps, mais beaucoup choisissent d’avoir moins d’enfants."

Une adaptation nécessaire aux nouvelles réalités démographiques


Malgré ce ralentissement, de nombreux gouvernements continuent de raisonner selon des modèles obsolètes centrés sur la croissance démographique. Selon l’UNFPA, cette approche ne reflète plus les aspirations et les conditions de vie contemporaines.


"Nous avançons vers un monde où la population va croître plus lentement, vieillir davantage, et devra peut-être consommer moins pour des raisons environnementales"
, précise Khan.
"L’enjeu n’est pas le nombre d’habitants, mais notre capacité à nous adapter à ces mutations."

Un écart persistant est constaté entre le nombre d’enfants souhaité par les couples et celui réellement mis au monde, un phénomène observé dans presque tous les pays. Coût de la vie, accès limité aux services de santé reproductive, inégalités de genre et travail de soin non rémunéré freinent les projets familiaux.

Les politiques de natalité traditionnelles jugées inefficaces


Face à la baisse des naissances, certains États ont opté pour des mesures incitatives à court terme, telles que des primes à la naissance ou des réductions fiscales. Mais ces politiques ne s’attaquent pas aux causes structurelles, selon l’UNFPA.


"L’histoire montre que les tentatives de relancer la fécondité par des incitations superficielles ou des mesures coercitives échouent souvent"
, rappelle Khan.
"Il faut au contraire des politiques à long terme centrées sur les droits et l’égalité."

Les pays les plus avancés en la matière ont adopté une approche inclusive égalité hommes-femmes sur le lieu de travail, garde d’enfants accessible, congés parentaux partagés et modèles de travail flexibles. Elle ajoute:


Pour atteindre les taux de fécondité souhaités et bâtir une société résiliente, il faut garantir des droits reproductifs, une égalité de genre réelle et une sécurité économique durable.

Gérer le vieillissement de la population: un défi global


Avec la hausse de l’espérance de vie et la baisse du nombre de naissances, le vieillissement démographique devient un enjeu majeur. Pour Mariam Khan, il ne s’agit pas d’un signal d’alarme, mais d’un appel à l’anticipation.


"Les systèmes de retraite, l’infrastructure de santé et les politiques de l’emploi doivent évoluer"
, avertit-elle.
"Le vieillissement n’implique pas l’effondrement, mais exige des ajustements — et une vision à long terme."

Elle plaide pour une coopération internationale renforcée, reposant sur le partage de connaissances et des politiques fondées sur des données probantes. Des exemples venus de la Suède, la Corée du Sud, la France ou le Japon peuvent inspirer des solutions adaptées aux contextes locaux.


"La vraie question n’est pas de savoir s’il y a trop ou trop peu de personnes, mais si chacun a les mêmes droits et opportunités de mener une vie digne",
conclut Mariam Khan.

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