
Accusé d'abus de position dominante, Meta risque de devoir se séparer d'Instagram et WhatsApp si la justice américaine tranche en sa défaveur.
Meta est attendu au tribunal à Washington lundi pour l'ouverture d'un procès que son patron, Mark Zuckerberg, a tout fait pour éviter. Si le géant des réseaux sociaux perd, il pourrait être forcé de se séparer d'Instagram et WhatsApp.
Selon la plainte déposée il y a cinq ans, sous le premier gouvernement Trump, les États-Unis accusent le groupe californien d'avoir acheté ces deux applications pour étouffer des concurrents potentiels.
Récemment, il s'est rendu à plusieurs reprises à la Maison Blanche pour tenter de persuader l'administration d'opter pour un règlement à l'amiable.
L'affaire va notamment se jouer sur la définition du marché.
Pour la FTC, "pendant plus d'une décennie, Meta a maintenu aux États-Unis un monopole sur les services de réseaux sociaux personnels", qui permettent de rester en contact avec la famille et les amis.
Elle estime que les autres grandes plateformes, telles que les très populaires TikTok et YouTube, n'appartiennent pas à la même catégorie.
Une perspective que la firme de Menlo Park (Silicon Valley) rejette.
"Vraiment effrayant"
Au cours des huit semaines de procès, la FTC va tenter de démontrer que le monopole de Meta se traduit par un usage dégradé pour les usagers, contraints de tolérer trop de publicités et de changements abrupts.
Instagram compte aujourd'hui 2 milliards d'utilisateurs
Les avocats de Meta feront valoir que ses investissements substantiels ont transformé les deux start-up en superproductions. Ils souligneront également que la FTC avait initialement approuvé les deux transactions et qu'elle ne devrait pas être autorisée à revenir en arrière.
Le procès Meta est l'une des cinq grandes actions antitrust lancées ces dernières années par le gouvernement américain dans le secteur des technologies.
Mais la FTC a subi plusieurs revers devant les tribunaux. Elle n'a pu empêcher l'acquisition de Within par Meta et celle d'Activision Blizzard par Microsoft.