
Dans cette interview exclusive et inédite, nous recueillons pour la première fois le témoignage en français d'une humanitaire palestinienne originaire de Gaza. Nabila partage son expérience unique sur le terrain, détaille ses actions de secours auprès des familles gazaouies, raconte la destruction de sa maison bombardée deux fois, et livre son analyse sur la situation politique internationale. Un document historique sans précédent qui donne la parole à celles et ceux qui vivent au cœur du conflit et résistent par leur engagement humanitaire quotidien.
Nabila Kilani, portrait d'une survivante de Gaza
C'est dans l'enclave palestinienne que l'humanitaire a appris l'anglais, puis le français. Dans l'enclave palestinienne, Nabila a fondé un centre éducatif et un centre pour le suivi psychologique des enfants victime de stress post-traumatique.
Durant les bombardements israéliens, Nabila a perdu trois membres de son équipe, dont un jeune de 19 ans.
"On ne pensait pas que ça allait durer aussi longtemps"
"Je pleurais du sang à cause du phosphore"
Un engagement humanitaire fondé sur la transparence totale
Pour chaque dépense, nous avons une facture. Nous savons qui a distribué l'aide et qui en a bénéficié.
Le système des cagnottes pour Gaza
Nabila détaille comment fonctionne le système des cagnottes, et comment elle parvient à distribuer les dons.
Il n'y a plus de banques et de distributeurs à Gaza
"La Türkiye, seul pays à m'avoir aidé"
Gaza, la véritable nature du conflit
Le fait que les Israéliens détruisent la terre palestinienne montre que ce n'est pas leur terre. Car personne ne prend plaisir à détruire sa terre.
Ce témoignage apporte un éclairage crucial sur la perception palestinienne du conflit, souvent absente des débats occidentaux focalisés sur des questions de sécurité ou de terrorisme.
Une vie sous blocus
Avant le 7 octobre, il y avait le siège.
L'humanitaire partage une expérience personnelle illustrant la discrimination systématique. Ancienne vacataire à l'Institut français, elle fut invitée à célébrer le 14 juillet à Jérusalem avec ses collègues.
Résistance versus guerre
Le simple fait de vivre est une résistance.
Génocide en direct
Cette observation met en lumière le paradoxe d'une époque où l'information circule instantanément, mais où l'action politique tarde.
Les palestiniens ne sont pas des chiffres.
Lorsque nous l'interrogeons sur les victimes palestiniennes, Nabila regrette que les victimes soient lues comme de simples statistiques:
Les chiffres officiels ne sont pas correct. Il y a beaucoup, beaucoup plus de morts qui ne sont pas encore comptabilisés.
Reconnaissance palestinienne: Trop peu, trop tard
Son questionnement porte sur le timing:
Pourquoi on a attendu d'effacer plus de 95% de la bande de Gaza pour avoir cette reconnaissance ?
Un engagement sans faille
Au-delà des chiffres et des reportages, ce sont les mots d'une femme qui a tout perdu sauf sa dignité et sa détermination. Une voix qui rappelle que derrière chaque statistique se cachent des histoires humaines, des familles détruites mais résilientes, et un peuple qui refuse de disparaître.