
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré, vendredi, que la Türkiye œuvrait activement pour porter le volume des échanges bilatéraux avec la Malaisie à 10 milliards de dollars, soulignant que les hommes d'affaires et investisseurs turcs renforcent leurs implantations dans les pays membres de l'ASEAN.
En déplacement à Kuala Lumpur à l'occasion de la 7e réunion trilatérale du Partenariat de dialogue sectoriel Türkiye-ASEAN, Fidan a accordé une interview à la chaîne Bernama TV dans laquelle il a partagé ses perspectives.
Fidan a insisté sur la solidité historique des liens entre la Malaisie et la Türkiye, évoquant des relations indéfectibles.
Il a également relevé un fort potentiel de renforcement de la coopération, notamment dans les domaines de la technologie, du commerce, de l'industrie de défense et de l'éducation.
Interrogé sur l'échéance pour atteindre l'objectif des 10 milliards, Fidan a indiqué que le président turc Recep Tayyip Erdogan accorde à cette ambition un caractère d'urgence, estimant que ce seuil aurait déjà dû être franchi.
Il a enfin souligné que si la Türkiye a développé une industrie de défense robuste en raison des défis régionaux, la région plus paisible de l'ASEAN offre, quant à elle, des opportunités de coopération complémentaire.
Hakan Fidan appelle à une action conjointe urgente face à la détérioration de la situation à Gaza
Il a salué la position du Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, qui a élevé la voix sur ce dossier, et a souligné la nécessité d'une action conjointe entre la Türkiye et la Malaisie.
Le chef de la diplomatie turque plaide pour une réforme du système mondial
Répondant aux questions sur les relations avec l'Europe et les États-Unis, Fidan a rappelé que l'expérience turque avec l'administration Trump avait montré qu'un dialogue ouvert et sincère pouvait ouvrir la voie à une coopération constructive.
Il a ajouté que, dans une région où les alternatives sont limitées, la médiation n'est pas seulement dans l'intérêt de la Türkiye, mais relève d'une responsabilité régionale.
Il a qualifié la médiation d'outil diplomatique essentiel, mettant en garde contre les conséquences d'un échec, souvent synonyme d'escalade militaire.
Selon lui, l'ordre mondial actuel, hérité des vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, ne reflète plus les réalités d'un monde comptant 193 États membres à l'ONU.
Il a souligné que ce système est souvent conçu pour servir les puissances dominantes et qu'il devient insoutenable à long terme.
Hkan Fidan a ainsi plaidé en faveur d'une réforme, tout en notant que les acteurs clés de l'ordre établi sont réticents à renoncer à leurs privilèges.
Il a conclu en insistant sur la nécessité de bâtir un ordre mondial plus équitable et profitant à toutes les nations, soulignant que la politique étrangère de la Türkiye s'ancre dans cette volonté de promouvoir un système international plus inclusif.