
Leur localisation, les centres qui les dirigent, les identités masquées sous lesquelles ils opèrent — tout est désormais visible.
Les révélations brutales de ces derniers jours montrent que la structure même de la conversation numérique a changé d’échelle, révélant des mécanismes de guerre psychologique qui, jusque-là, restaient dans l’ombre.
L’explosion synchronisée des comptes d’opération sur X a dévoilé non seulement leurs positions géographiques, mais aussi la coordination interne des cellules automatisées. Le tableau qui se dessine est sans précédent : réseaux sionistes, groupes basés aux Émirats, en Arabie saoudite et en Égypte, médias pilotés depuis les États-Unis et l’Allemagne, usines à trolls en Inde et à Taïwan, ainsi que des opérations africaines se faisant passer pour des comptes gazaouis.
Ce tableau dit clairement une chose : sur les réseaux sociaux, le véritable utilisateur — la véritable voix humaine — est devenu une exception.
Cela fait deux ans que je n’ai plus de compte X, mais les opérations menées là-bas continuent d’influencer tous les aspects de la vie publique : tremblements de terre, incendies, élections… Nous avons expérimenté à maintes reprises à quel point X peut devenir une machine de destruction sociale et de chaos.
La vraie question n’est pas seulement l’identification de ces comptes. La question que tout le monde se pose désormais est la suivante : quel objectif poursuit Elon Musk en exposant ainsi les réseaux clandestins des États ?
Voici mon observation : en révélant les opérations clandestines que les États menaient sur X, Elon Musk a montré sa propre puissance. Il a également déclaré que X n’est pas un simple réseau social, mais un espace de souveraineté numérique.
Alors que l’on discute de plus en plus ouvertement du fait que les grandes entreprises technologiques affaiblissent la puissance des États, Musk a envoyé ce message limpide aux puissances mondiales :
Je suis le propriétaire et le maître de X. Pendant que vous vous battez entre vous, c’est moi qui contrôle votre champ de bataille. Vous ne pouvez combattre que dans les limites que je vous fixe.
Les États ont construit des armées numériques ; Musk, lui, a montré qu’il en contrôlait le terrain.
Ces révélations vont-elles décrédibiliser les plateformes aux yeux des utilisateurs ? Tout porte à le croire. Mais, en réalité, les plateformes changent de peau en permanence pour continuer de retenir leurs usagers.
Byung-Chul Han décrit parfaitement la situation actuelle :
Les utilisateurs doivent rester visibles pour exister dans cet espace, tandis que les États cherchent à devenir invisibles.
La guerre numérique ne s’arrêtera pas avec ces révélations ; le front a déjà changé. Elon Musk a posé le geste qui redéfinira l’avenir des réseaux sociaux : en expulsant les structures de renseignement des États hors de X, il a montré qui détiendra l’autorité dans l’univers de l’intelligence artificielle.
Aujourd’hui, une question n’est plus un dilemme : les armées numériques des États sont-elles plus puissantes, ou bien s’agit-il des empires technologiques — META, X, Amazon, TikTok — qui contrôlent leur champ de bataille ?
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