
Un rapport publié mardi par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) avertit que les opérations militaires israéliennes prolongées, combinées aux restrictions imposées depuis des années, ont plongé l’économie des territoires palestiniens occupés dans "la plus grave contraction économique jamais observée".
Selon le document, deux années de violences et de blocages ont entraîné un effondrement inédit de l’économie palestinienne, aggravant une situation déjà extrêmement fragile sur les plans social et environnemental. Les destructions massives d’infrastructures, d’actifs productifs et de services publics ont effacé des décennies de progrès socio-économiques.
Le rapport souligne que la forte baisse des recettes et la suspension par Israël des transferts fiscaux ont drastiquement limité la capacité de l’Autorité palestinienne à fournir les services essentiels, alors même que des investissements considérables seraient nécessaires pour reconstruire les infrastructures détruites et répondre aux crises sociales et environnementales.
Fin 2024, le PIB palestinien est revenu à son niveau de 2010, et le PIB par habitant à celui de 2003, effaçant 22 années de développement en moins de deux ans.
Une économie de Gaza en ruine: un redressement qui pourrait prendre des décennies
Depuis près de vingt ans, les 2,3 millions d’habitants de Gaza vivent sous de sévères restrictions de circulation, de commerce et d’accès aux ressources. Les opérations militaires israéliennes répétées et les limitations imposées aux marchandises ont détruit les fondations économiques de l’enclave.
En 2024, le PIB de Gaza a chuté de 83 % par rapport à 2023, soit une contraction totale de 87 % en deux ans, pour tomber à 362 millions de dollars. Le PIB par habitant s’élève désormais à 161 dollars, l’un des niveaux les plus bas au monde.
La CNUCED prévient que les perturbations dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des services essentiels laisseront des séquelles durables sur le capital humain. Même avec une aide internationale importante, la reconstruction pourrait s’étendre sur plusieurs décennies. Elle souligne par ailleurs que la pérennité du cessez-le-feu conclu en octobre 2025 est indispensable, tout en rappelant que l’aide humanitaire doit être immédiate.
Le rapport détaille également comment l’expansion des colonies et les restrictions de mouvement continuent de morceler la Cisjordanie, affectant plus de 3,3 millions de Palestiniens.
Les pressions budgétaires se sont aggravées avec la rétention de recettes, la baisse de l’aide internationale et l’effondrement économique. Entre janvier 2019 et avril 2025, les sommes retenues ont atteint 1,76 milliard de dollars, soit 12,8 % du PIB de 2024.
Un besoin massif de reconstruction
Selon la CNUCED, la reconstruction et le relèvement de Gaza nécessiteraient plus de 70 milliards de dollars. L’organisation appelle la communauté internationale à agir de toute urgence pour enrayer l’effondrement économique, rétablir les transferts fiscaux, assouplir les restrictions et mettre en place un plan global de redressement pour les territoires palestiniens.









