
Le nombre réel de Palestiniens tués dans la guerre à Gaza pourrait être largement supérieur aux estimations officielles, rapporte lundi l’hebdomadaire allemand Die Zeit.
Selon une étude menée par une équipe du prestigieux Institut Max Planck de recherche démographique, basé à Rostock, au moins 100 000 personnes auraient perdu la vie au cours des deux premières années du conflit.
Pour arriver à ces chiffres, ils ont croisé plusieurs sources:
• les données du ministère de la Santé de Gaza,
• une enquête indépendante auprès des ménages,
• des signalements de décès publiés sur les réseaux sociaux.
Toutefois, Die Zeit souligne qu’aucune trace de manipulation n’a été trouvée. Au contraire, plusieurs études indiquent que le ministère fournit généralement des chiffres prudents et sous-estimés, notamment à cause du grand nombre de décès non signalés.
De nombreux facteurs expliquent ces sous-déclarations:
• les hôpitaux ont cessé de fonctionner normalement durant la guerre,
• les autorités se basent parfois sur des déclarations familiales ensuite vérifiées,
• les personnes ensevelies sous les décombres échappent souvent aux registres,
• les femmes et les personnes âgées de plus de 60 ans sont moins bien comptabilisées.
L’équipe du Max Planck a donc produit des estimations plus fines, en analysant séparément les données selon le sexe et l’âge.
D’après leurs calculs:
Les chercheurs ont aussi mesuré l’impact du conflit sur l’espérance de vie.
Avant la guerre, elle était de 77 ans pour les femmes et 74 ans pour les hommes à Gaza.
Pour 2024, les projections tombent à 46 ans pour les femmes et 36 ans pour les hommes, un indicateur statistique montrant à quel point les conditions de vie sont devenues extrêmement dangereuses.









