Le sommet du G20 réuni en Afrique du Sud et les divergences du communiqué final

16:4525/11/2025, mardi
MAJ: 25/11/2025, mardi
Ömer Faruk Doğan

Considéré comme l’un des sommets les plus importants au monde, le G20 qui réunit 20 pays développés, s’est tenu cette année dans la ville de Johannesburg, en Afrique du Sud. Même si les États-Unis, l’un des membres les plus scrutés du G20, n’aient pas participé à cette édition, le sommet, que certains milieux estiment proche de la fin de son cycle d’influence, a malgré tout, mené ses réunions à terme cette année. Bien que les États-Unis, qui orientent habituellement l’agenda du sommet, n’aient pas

Considéré comme l’un des sommets les plus importants au monde, le G20 qui réunit 20 pays développés, s’est tenu cette année dans la ville de Johannesburg, en Afrique du Sud. Même si les États-Unis, l’un des membres les plus scrutés du G20, n’aient pas participé à cette édition, le sommet, que certains milieux estiment proche de la fin de son cycle d’influence, a malgré tout, mené ses réunions à terme cette année.


Bien que les États-Unis, qui orientent habituellement l’agenda du sommet, n’aient pas pris part à la réunion, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a, fait rare, fait approuver et annoncer la Déclaration du Sommet aux participants dès le début.


Le sommet des chefs d’État du G20 organisé à Johannesburg a montré que le multilatéralisme demeure d’actualité et qu’un sommet peut se tenir même en l’absence des grandes puissances mondiales. Par la Déclaration publiée à cette occasion, l’Afrique du Sud, qui assurait pour la première fois la présidence africaine du G20 est parvenue, malgré les usages habituels, à mener l’événement à son terme avec succès.


Dans le cadre du G20, la déclaration commune, traditionnellement préparée et approuvée par les chefs d’État, était en général adoptée et annoncée à la fin du sommet. Cette fois pourtant, le président sud-africain Cyril Ramaphosa s’est écarté de cette pratique. Dès l’ouverture des discussions, il a présenté un texte qu’il est parvenu à faire approuver par de nombreuses délégations, puis l’a rendu public malgré l’absence des pays habituellement considérés comme déterminants dans ce processus.


Le fait que la déclaration ait été élaborée selon une méthode différente, en l’absence des États-Unis, constitue un résultat à la fois inédit et significatif de ce sommet du G20 et est considéré comme un succès diplomatique pour la République d’Afrique du Sud.


L’Afrique du Sud a réussi à inscrire les priorités des pays en développement parmi les points majeurs de l’agenda du G20. La Déclaration du sommet met particulièrement en avant la soutenabilité de la dette des pays de plus en plus nombreux à être endettés, ainsi que la nécessité d’apporter davantage de soutien aux pays touchés par les catastrophes climatiques, domaines dans lesquels le sommet peut être considéré comme ayant obtenu un succès notable.


À la clôture du sommet, le président sud-africain a souligné l’importance du fait que la "coopération multilatérale" ait été réaffirmée comme essentielle pour la stabilité et l’avenir du monde, et que les objectifs communs aient largement prévalu sur les divergences existantes, un point qu’il a jugé marquant pour ce sommet.


Notre président a pris la parole lors de la session intitulée "Un avenir juste et raisonnable pour tous: Minéraux critiques, Emploi digne, Intelligence artificielle" ainsi que lors d’une session à huis clos réservée aux participants.


Par ailleurs, notre président a participé, en marge du sommet, aux sessions "Croissance économique inclusive et durable sans laisser personne de côté: Construction des économies, Rôle du commerce, Financement du développement et Charge de la dette" et "Un monde résilient-Contribution du G20: Réduction des risques de catastrophes, Changement climatique, Transition énergétique équitable, Systèmes alimentaires", et a également tenu de nombreuses rencontres bilatérales.


Lors de ses interventions dans le cadre du sommet du G20, notre président a une fois de plus souligné son approche en faveur d’un
"développement mondial inclusif"
qu’il défend à chaque occasion. Il a indiqué que
"notre pays, qui occupe une place importante dans l’aide au développement, soutient particulièrement les initiatives en faveur des pays les moins avancés, et qu’à une époque marquée par la montée du protectionnisme et où le commerce mondial est tombé sous ses niveaux historiques, une approche fondée sur les règles dans le commerce global est mise en avant".
Il a ainsi adopté une démarche affirmant que,
"tout comme dans le domaine politique, le monde est plus grand que cinq, et qu’un monde plus juste est possible également sur le plan économique".

Notre président a notamment souligné:
"Dans le cadre du Siècle de la Türkiye, nous continuerons à soutenir une approche de développement inclusif ‘qui ne laisse personne de côté’, tant au niveau national que mondial".

Il a également prononcé un discours qui a pleinement répondu aux attentes des pays en développement, à un moment où le monde ressentait le plus vivement la nécessité de se pencher sur ces questions sensibles et où l’unité et la solidarité étaient les plus indispensables. À cet égard, son intervention a été l’une des plus remarquées, suivies et appréciées du sommet.


D’un autre point de vue, notre président a contribué à ce que le sommet du G20 accorde une place importante aux régions du monde les plus en difficulté, qui peinent à bénéficier équitablement de la prospérité économique, du développement et des opportunités touchant une large part de la population mondiale, et qui font face à de grandes difficultés liées notamment aux changements climatiques.


En ce faisant, il a permis de maintenir ces enjeux à l’agenda et a apporté une contribution majeure à ce que le sommet, créé en 1999 et considéré aujourd’hui en Occident comme proche de la fin de son cycle, renouvelle son programme et ses priorités à l’échelle de nombreux pays.


Bien que la question de l’Ukraine ait largement occupé et animé les débats lors du sommet du G20 à Johannesburg, le président français Emmanuel Macron a déclaré que
"le G20 pourrait être proche de la fin d’un cycle"
. Le sommet a également permis de mettre en lumière certaines divergences de points de vue au sein du camp occidental sur les problèmes mondiaux.

Le Premier ministre chinois, Li Qiang, qui a participé au sommet, a déclaré que
"l’unilatéralisme et le protectionnisme sont présents partout"
et que
"beaucoup se demandent ce qu’est réellement la solidarité mondiale"
. Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a quant à lui affirmé:
"Il est certain que le chemin à venir sera plus difficile"
et a ajouté:
"Aujourd’hui, nous devons trouver des moyens de jouer à nouveau un rôle constructif face aux défis mondiaux".

Par ailleurs, outre les États-Unis, les dirigeants de la Chine, de l’Arabie saoudite, de l’Argentine, du Mexique et de l’Indonésie n’ont pas participé au sommet et y ont été représentés essentiellement par leurs délégations. Le président russe Vladimir Poutine n’a également pas pris part à la réunion.


À l’ouverture du sommet, l’Argentine, qui n’avait pas émis d’objection sur le texte du sommet, a toutefois critiqué les passages relatifs au processus de paix au Moyen-Orient et a déclaré ne pas y adhérer.


Dans les conditions actuelles, à l’instar de ce qui se passe à l’Assemblée générale des Nations unies, notre président a porté au sommet du G20, dominé par les pays développés, les difficultés rencontrées par les pays en développement et les pays les moins avancés. Il a ainsi ouvert la voie pour que les questions de partage équitable, de paix, de stabilité et de développement deviennent des points majeurs de l’agenda du G20, et a permis que les responsabilités des pays développés envers les pays en développement soient de nouveau discutées et négociées.


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