Airbags Takata: Citroën rappelle toutes les C3 et DS3 en Europe après un nouvel accident mortel

18:0318/06/2025, Çarşamba
AFP
Le constructeur français exige l'immobilisation immédiate de 441.000 véhicules, après un accident mortel survenu à Reims impliquant un airbag défectueux de marque Takata.
Crédit Photo : X /
Le constructeur français exige l'immobilisation immédiate de 441.000 véhicules, après un accident mortel survenu à Reims impliquant un airbag défectueux de marque Takata.

Les airbags défaillants du fabricant japonais Takata ont fait une deuxième victime en France métropolitaine, poussant Citroën à ordonner mardi l'immobilisation immédiate de tous les modèles C3 et DS3 encore équipés de ces dispositifs en Europe.

La responsabilité de l’airbag Takata a été confirmée dans le décès d’une femme de 37 ans, survenu lors d’un accident le 11 juin sur l’autoroute à Reims. L’explosion de l’airbag dans sa Citroën C3 de 2014 a provoqué "de très graves blessures" ayant entraîné sa mort, a déclaré mardi le procureur de Reims, François Schneider.


Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a exigé l'immobilisation immédiate des Citroën C3 et DS3 concernées, une mesure plus radicale que les simples invitations antérieures à remplacer les airbags sans interdiction de conduite.

Dans la soirée, Citroën a annoncé un rappel européen de type
"stop drive"
, selon son directeur Xavier Chardon, contacté par l'AFP. Cela implique l’arrêt immédiat de tous les véhicules concernés, sans distinction d’année de production, en vue d’un remplacement des airbags.

Au total, 441.000 voitures Citroën C3 et DS3 fabriquées jusqu'en 2019 sont concernées en Europe, dont 82.000 en France. Ce chiffre s’ajoute aux véhicules déjà immobilisés lors de campagnes précédentes.

"Il est important que les clients prennent contact avec nous"
, a insisté M. Chardon.
"On ne fuit pas nos responsabilités. Les véhicules ont été rappelés, on va un cran plus loin avec un -stop drive-. Je m’engage personnellement à ce qu’il n’y ait plus un seul airbag Takata dans les Citroën."

Citroën précise avoir envoyé une lettre recommandée à la victime le 20 mai. Toutefois, l’adresse issue du fichier des cartes grises était incorrecte, et le courrier a été retourné à l’expéditeur.


Un scandale mondial persistant


Depuis 2014, le scandale des airbags Takata secoue l’industrie automobile mondiale. À cause d’un gaz propulseur qui se dégrade mal, notamment dans les climats chauds et humides, ces dispositifs censés protéger les passagers peuvent exploser violemment, projetant des fragments métalliques vers le visage des conducteurs.


Des millions de véhicules ont été rappelés à travers le monde, impliquant plusieurs grands constructeurs.

Le ministère français des Transports confirme que l’accident de Reims est le deuxième décès lié à ce défaut en métropole. En tout, les autorités recensent 18 morts et 25 blessés en France, dont 16 décès dans les Outre-mer.


En France, Citroën avait déjà procédé à l'immobilisation de 236.900 modèles C3 et DS3 dans le nord du pays début 2025, après une première vague de rappels au printemps 2024 dans le sud de l’Europe. Les véhicules produits après 2013 n’étaient alors pas concernés.

Un rappel par courrier simple avait été lancé en mai 2025 pour les modèles postérieurs à 2013, sans immobilisation immédiate.
"Nos analyses ne montraient pas de risque de dégradation au-delà de 2013"
, a indiqué un porte-parole de Stellantis.

À ce jour, environ un tiers des véhicules français équipés d’airbags Takata n'ont pas encore été réparés. Sur 690.000 C3 et DS3 concernées, 481.000 ont été traitées, soit 69,7 %, selon Stellantis.


"Cet accident pose notamment la question des analyses de risques réalisées par le constructeur"
, a indiqué le ministère dans un communiqué.

L’association UFC-Que Choisir juge
"inacceptable"
ce nouveau décès, estimant qu’il aurait pu être évité si Stellantis avait agi plus efficacement. Elle a porté plainte et demandé la création d’une commission d’enquête parlementaire.

Le parquet de Reims a ouvert une enquête pour homicide involontaire, avant de se dessaisir au profit du parquet de Paris, qui centralise les procédures relatives au dossier Takata au niveau national.

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