La Türkiye, nouveau fournisseur majeur de gaz naturel pour l'UE ?

La rédaction avec
15:3318/09/2025, jeudi
MAJ: 18/09/2025, jeudi
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Installation d'un gazoduc reliant la Türkiye à la Roumanie, le 26 avril 2024.
Crédit Photo : AA / AA
Installation d'un gazoduc reliant la Türkiye à la Roumanie, le 26 avril 2024.

Au premier semestre 2025, les importations de gaz de l’Union européenne ont reculé de 9 % après l’arrêt du transit russe via l’Ukraine, selon l’IEEFA. Si le GNL a bondi de 22 %, la Norvège reste le premier fournisseur de l’UE (55 %), suivie de l’Algérie (19 %) et de la Türkiye (10 %). L’Europe réduit sa dépendance au gaz russe et mise sur l’efficacité énergétique et les renouvelables, avec l’objectif de cesser ces importations d’ici fin 2027.

Les importations de gaz de l’Union européenne (UE) ont chuté de 9 % au premier semestre 2025, après la fin en janvier du transit de gaz russe via l’Ukraine, selon les données publiées par l’Institut d’analyse économique et financière de l’énergie (IEEFA).


L’UE a importé un total de 149,9 milliards de mètres cubes de gaz au premier semestre, incluant le gaz naturel liquéfié (GNL) et le gaz par gazoducs. Tandis que les arrivées de gaz russe ont cessé par l’Ukraine, les achats de GNL ont bondi de 22 % par rapport à la même période en 2024.


Au total, les importations combinées de gaz par pipeline et de GNL ont progressé de 3,4 % sur un an. L’an dernier, l’UE avait reçu 15 milliards de mètres cubes de gaz russe via l’Ukraine.


La Türkiye, nouveau fournisseur majeur de gaz


Face à ce bouleversement, l’UE s’est tournée vers d’autres pays. La Norvège s’est imposée comme premier fournisseur avec 55 % des importations par gazoduc, suivie de l’Algérie (19 %) et de la Türkiye (10 %).


Alors que les livraisons d’Azerbaïdjan, de Libye et même de Norvège ont reculé, celles en provenance de l’Algérie, de la Türkiye et du Royaume-Uni ont augmenté. La Türkiye joue ainsi un rôle croissant dans l’acheminement de gaz vers l’Europe, y compris pour le transit de gaz russe.


Transition énergétique et réduction structurelle de la demande


Depuis 2022, les pays européens ont dépensé 380 milliards d’euros pour importer du gaz par gazoduc, dont 83 milliards vers la Russie. Toutefois, la guerre en Ukraine a accéléré la volonté de l’UE de réduire sa dépendance aux hydrocarbures russes, avec l’objectif de mettre fin à leurs importations d’ici fin 2027.


Selon Ana Maria Jaller-Makarewicz, analyste énergie à l’IEEFA, la demande européenne de gaz est en baisse structurelle. Elle estime que l’augmentation ponctuelle des importations cette année doit servir de
"rappel pour renforcer rapidement les investissements dans l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables et la modernisation des réseaux".

L’experte souligne que
"le développement accéléré du solaire, de l’éolien et des pompes à chaleur permettra de réduire la vulnérabilité de l’UE aux chocs sur le marché du GNL, tout en améliorant sa sécurité énergétique".

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