Wall Street recule, plombée par Nvidia et la guerre commerciale

17:5916/04/2025, Çarşamba
AFP
NVIDIA a annoncé mardi soir que ses résultats du premier trimestre fiscal (février à avril) devraient inclure jusqu’à 5,5 milliards de dollars de charges exceptionnelles.
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NVIDIA a annoncé mardi soir que ses résultats du premier trimestre fiscal (février à avril) devraient inclure jusqu’à 5,5 milliards de dollars de charges exceptionnelles.

La Bourse de New York a ouvert en nette baisse mercredi, affectée par les restrictions américaines sur les exportations de semi-conducteurs, notamment pour Nvidia, ainsi que par les tensions croissantes liées à la guerre commerciale menée par les États-Unis.

Vers 13h55 GMT, le Dow Jones perdait 0,74 %, le Nasdaq chutait de 2,21 % et l’indice élargi S&P 500 reculait de 1,38 %.


Le titre Nvidia cédait 5,94 %, entraînant avec lui d'autres valeurs du secteur des semi-conducteurs, comme Broadcom (-3,35 %) ou AMD (-5,85 %). L’entreprise a annoncé mardi soir que ses résultats du premier trimestre fiscal (février à avril) devraient inclure jusqu’à 5,5 milliards de dollars de charges exceptionnelles.

Dans un document adressé à la SEC, le géant des puces a indiqué que le gouvernement américain l’avait informé de la nécessité d’obtenir désormais une licence pour exporter certaines de ses puces d’intelligence artificielle vers la Chine et d’autres pays.


Sous les présidences de Joe Biden comme de Donald Trump, les États-Unis ont imposé des restrictions croissantes sur l’exportation des processeurs les plus avancés vers la Chine, invoquant la nécessité de préserver leur avance technologique et d’empêcher l’usage militaire de ces technologies par Pékin.


"Une grande partie de la progression du marché boursier ces deux dernières années reposait sur le développement de l’intelligence artificielle et des semi-conducteurs"
, rappelle Steve Sosnick, analyste chez Interactive Brokers. Il poursuit:

Nvidia étant le leader incontesté du secteur, toute nouvelle négative à son sujet impacte lourdement l’ensemble du marché.

Pour Sosnick, cet épisode s’inscrit dans le débat plus large sur les droits de douane:
"Ce n’est pas une taxe, mais cela relève de la logique protectionniste et traduit un recul de la mondialisation."

Les tensions entre la Chine et les États-Unis continuent de s’aggraver. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a averti mercredi que cette guerre commerciale pourrait peser sur le commerce mondial en 2025, à la suite de nouvelles mesures restrictives.

En réaction, la Chine — dont la croissance a atteint 5,4 % au premier trimestre, au-dessus des attentes — a suspendu ses achats d’avions auprès de Boeing. La Maison Blanche, de son côté, envisage d’imposer de nouveaux droits de douane sur les minerais stratégiques, les smartphones et les véhicules électriques.


Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans restait stable, à 4,33 %.

Du côté des indicateurs, les marchés ont peu réagi à la hausse des ventes au détail en mars (+1,4 %, à 734,9 milliards de dollars), stimulées par la vente de véhicules neufs.
"Il est possible que les consommateurs anticipent les hausses de tarifs, créant un effet artificiel sur les ventes"
, estime Chris Zaccarelli de Northlight Asset Management.

La production industrielle, elle, a légèrement reculé en mars, en ligne avec les prévisions, en raison notamment d’une baisse de la consommation énergétique liée à des conditions climatiques plus douces, selon la Réserve fédérale (Fed).

Sur le reste du marché, United Airlines progressait de 1,15 %, portée par ses meilleurs résultats pour un premier trimestre depuis 2021, malgré un contexte économique difficile.


À l’inverse, la plateforme VTC Lyft reculait de 1,01 % après avoir annoncé le rachat de l’application européenne Free Now pour 199 millions de dollars.

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