ÉDITION:

Accusation de génocide contre Israël: le problème de la sécurité des témoins

17:3111/01/2024, Thursday
MAJ: 11/01/2024, Thursday
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Susan Akram, professeure à l'Université de Boston.
Crédit Photo : Jerusalem History / X
Susan Akram, professeure à l'Université de Boston.

Alors que l'Afrique du Sud porte ses accusations de génocide contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ), une experte juridique a déclaré que le plus grand défi ne serait pas de prouver l'intention génocidaire d'Israël, mais de protéger les témoins et leur capacité à témoigner.

Susan Akram, professeure à la faculté de droit de l'université de Boston, a déclaré dans une interview accordée à Anadolu que la CIJ était une cour chargée de prévenir et d'arrêter les génocides, et non une cour pénale.


"Il n'y a jamais eu de décision de la plus haute cour du monde déclarant Israël responsable de crimes de guerre, et encore moins de crimes contre l'humanité ou de génocide"
, a-t-elle déclaré, soulignant qu'un verdict de culpabilité serait révolutionnaire,
"quelle que soit la réponse d'Israël".

"Et c'est là qu'il sera important de faire pression sur chaque État membre de l'ONU pour qu'il prenne toute une série de mesures possibles, (comme) mettre fin aux relations diplomatiques avec Israël, imposer des sanctions aux responsables israéliens qui se livrent au génocide, engager des poursuites pénales devant leurs propres tribunaux nationaux et émettre des mandats d'arrêt contre les auteurs israéliens de ces crimes"
, a-t-elle expliqué.

Susan Akram a souligné que si la CIJ décide qu'Israël se livre à un génocide, tous les États membres des Nations unies seront tenus de mettre fin à l'action génocidaire et de punir Tel-Aviv.


Les audiences publiques dans l'affaire de génocide contre Israël ont débuté, jeudi, à la CIJ à La Haye.

Le premier jour du procès, l'Afrique du Sud a présenté des preuves tangibles dans le dossier qu'elle a introduit le 29 décembre, accusant Israël de génocide et de violation de la convention des Nations unies sur le génocide, en raison de ses actions dans la Bande de Gaza depuis le 7 octobre.


La partie sud-africaine demande une injonction de la part de la plus haute juridiction des Nations unies afin de mettre un terme aux attaques militaires israéliennes sur Gaza, qui durent depuis plus de trois mois et dont le bilan des victimes s'est alourdi à plus de 23 300 morts.

Le dossier de 84 pages déposé par l'Afrique du Sud accuse Israël d'actes et d'omissions
"à caractère génocidaire, car ils sont commis avec l'intention expresse de détruire les Palestiniens de Gaza, qui font partie du groupe national, racial et ethnique palestinien au sens large".

Les agissements génocidaires d'Israël comprennent le meurtre de Palestiniens, les atteintes graves à leur intégrité physique et mentale, l'expulsion massive de foyers et les déplacements, l'imposition de mesures visant à empêcher les naissances chez les Palestiniens et la privation d'accès à une alimentation adéquate, à l'eau, à un abri, à l'assainissement et à l'assistance médicale.


La délégation sud-africaine est conduite par le ministre de la justice, Ronald Lamola, et sera rejointe par des personnalités politiques de premier plan issues de partis et de mouvements progressistes du monde entier.


L'audience de jeudi devrait durer trois heures et sera suivie, le lendemain, par les arguments d'Israël pour sa défense.

Susan Akram a déclaré que la collecte de preuves à l'encontre d'Israël serait essentielle devant la CIJ:
"À mon avis, ce ne sera pas difficile, car il y a plus de deux millions de témoins oculaires de ce qu'Israël a fait et continue de faire à Gaza".

Elle a toutefois souligné que le plus grand
"défi"
serait d'assurer:

la sécurité des témoins et leur capacité à présenter leur témoignage.

Il s'agit là d'une autre question, plus compliquée. Ainsi, par exemple, certains des principaux témoins actuellement disponibles seront des médecins, des journalistes, des travailleurs humanitaires. Mais nous savons, par exemple, que de nombreux journalistes ont été tués, voire directement pris pour cible


Notant que les témoignages peuvent également être soumis directement en ligne, Susan Akram a déclaré que la technologie
"pourrait bien contribuer à rendre les déclarations des témoins plus accessibles".

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