Une vue générale de la capitale Nuuk, au Groenland, le 4 mars 2025.
Le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Lokke Rasmussen, a averti mercredi contre toute intervention étrangère avant les élections législatives du Groenland, prévues le 11 mars. Il a souligné l'importance du principe d'autodétermination face aux déclarations de Donald Trump. Rasmussen et son homologue finlandaise, Elina Valtonen, ont également réitéré leur soutien à l'Ukraine, appelant à un renforcement de la défense européenne.
"Il est crucial que les élections soient libres et équitables, sans aucune forme d'intervention internationale"
, a déclaré Rasmussen lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue finlandaise, Elina Valtonen, à Helsinki.
Le Groenland tiendra ses élections générales le 11 mars.
Interrogé sur les déclarations récentes du président américain Donald Trump, affirmant qu'il obtiendrait le Groenland
"d'une manière ou d'une autre"
, Rasmussen a rappelé l'importance du principe d'autodétermination.
"Je tiens à souligner qu'il (Trump) a déclaré: 'Nous respectons le droit d'autodétermination du Groenland'. C'était, à mon sens, la partie la plus importante de son discours"
, a affirmé Rasmussen, précisant qu'il était
"réticent"
à en discuter davantage avant le scrutin.
Il a également exprimé son
"optimisme"
quant à la décision du Groenland.
"Ils veulent assouplir leurs liens avec le Danemark. Nous travaillons en ce sens pour établir une relation plus égalitaire, mais je ne pense pas qu'ils souhaitent intégrer les États-Unis"
, a-t-il ajouté.
Le Groenland est un territoire semi-autonome du Danemark. Selon un sondage Verian, une majorité de Groenlandais voterait pour l'indépendance, bien que 85 % s'opposent à une adhésion aux États-Unis.
La ministre finlandaise des Affaires étrangères, Elina Valtonen, a souligné que seule la population du Groenland, en concertation avec le Danemark, pouvait décider de son avenir.
La Finlande et le Danemark réitèrent leur soutien à l'Ukraine
La Finlande et le Danemark réitèrent leur soutien à l'Ukraine
Les deux diplomates ont également réaffirmé leur soutien à l'Ukraine et insisté sur la nécessité de renforcer la défense européenne.
"La Russie continuera de représenter une menace à long terme pour l'Europe",
a déclaré Valtonen.
"Plus de pays européens doivent contribuer financièrement pour aider l'Ukraine à obtenir la paix par la force"
, a ajouté Rasmussen.
"Nous sommes prêts à assouplir la politique fiscale européenne, car c'est malheureusement une condition nécessaire pour que davantage d'États européens en fassent plus et plus rapidement."
Les deux ministres ont convenu que la guerre menée par la Russie ne devait pas être récompensée.
"La réalité, c'est que si la Russie cessait de combattre, la guerre prendrait fin. Si l'Ukraine cesse de se battre, il n'y aura plus d'Ukraine",
a souligné Rasmussen.
Interrogée sur les intentions de Donald Trump concernant des négociations de paix en Ukraine, Elina Valtonen a salué son
"fort engagement"
pour parvenir à une résolution du conflit.
"Bien sûr, la paix ne signifie pas la capitulation ou la reddition"
, a-t-elle précisé, insistant sur la nécessité de respecter la Charte des Nations Unies et les droits fondamentaux des États souverains.
"La position américaine est qu'ils sont prêts à négocier. Je ne pense pas que nous ayons exactement la même impression. Il faudra tester cela"
, a déclaré Rasmussen en faisant référence à Vladimir Poutine.
"Nous voulons la paix, mais pas une simple pause dans les combats qui permettrait à Poutine de remilitariser la Russie et d'attaquer à nouveau"
, a-t-il conclu.
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