Gaza: Des civils "abattus et écrasés" en tentant d'accéder à l'aide humanitaire, dénonce l'UNRWA

La rédaction avec
11:154/07/2025, vendredi
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Des sauveteurs palestiniens portent une victime d'une frappe israélienne dans la ville de Gaza, dans le centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025.
Crédit Photo : Omar AL-QATTAA / AFP
Des sauveteurs palestiniens portent une victime d'une frappe israélienne dans la ville de Gaza, dans le centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025.

L’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a dénoncé jeudi des incidents tragiques survenus lors de livraisons de nourriture à Gaza.

Selon un communiqué publié sur ses réseaux sociaux, des civils palestiniens auraient été “abattus ou écrasés par des camions” alors qu’ils tentaient de récupérer de l’aide alimentaire autorisée par les autorités israéliennes à entrer dans l’enclave assiégée.


L’agence appelle à l’ouverture d’enquêtes indépendantes sur les morts et les blessés causés, selon elle, par les forces israéliennes durant ces opérations de distribution.


“L’aide humanitaire doit être livrée de manière sûre, digne et accessible à tous. Laissez l’ONU, y compris l’UNRWA, accomplir sa mission”
, insiste l’organisation.

Dans un contexte de blocus strict imposé par Israël, les distributions alimentaires à Gaza se concentrent désormais sur quelques points hautement militarisés, souvent sous supervision israélienne ou gérés par des entités extérieures comme la Gaza Humanitarian Foundation (GHF). Ce dispositif, critiqué par de nombreuses ONG, responsables onusiens et médias internationaux, est jugé inadapté et dangereux.


Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a lui-même qualifié ce système de distribution d’“intrinsèquement dangereux et potentiellement meurtrier”, exhortant à revoir d’urgence les modalités d’acheminement de l’aide. D’après les chiffres de l’ONU, au moins 600 civils palestiniens ont été tués depuis la fin mai alors qu’ils tentaient d’accéder à cette aide, et plus de 4 000 autres ont été blessés.


Des témoignages recueillis notamment par l’agence Anadolu évoquent l’usage de balles réelles, de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogène contre des foules affamées. Des agents de sécurité sous contrat privé seraient impliqués dans certaines de ces violences.


Face aux critiques, l’armée israélienne a reconnu que des civils avaient été atteints, tout en maintenant que ses tirs visaient exclusivement des menaces identifiées, une version des faits largement contestée par les ONG et les agences de l’ONU.


Une crise humanitaire en aggravation


Depuis la reprise des opérations militaires par Israël le 18 mars 2025, après une trêve temporaire, près de 6 000 Palestiniens ont été tués. Le bilan total des morts à Gaza dépasse désormais les 57 000 victimes depuis le début du conflit en octobre 2023, déclenché à la suite d’une attaque du Hamas. La majorité des victimes sont des civils, notamment des femmes et des enfants.


Malgré les condamnations de la communauté internationale, les violences et les restrictions israéliennes se poursuivent, accentuant une situation humanitaire déjà catastrophique.


La Cour internationale de Justice (CIJ) avait pourtant ordonné, le 26 janvier 2024, à Israël de prévenir tout acte pouvant relever du génocide à Gaza et de garantir l’accès à l’aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d’arrêt, notamment contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Ce dernier reste cependant en fonction à la tête du gouvernement.


Israël continue de bloquer l’entrée de la majorité de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Quelques convois sont autorisés, mais leur volume reste très insuffisant pour répondre aux besoins de la population.


Plusieurs ONG, dont Médecins du monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, tirent la sonnette d’alarme sur un “effondrement total” de l’aide humanitaire à Gaza. Elles dénoncent ce qu’elles qualifient de
“l’un des plus graves échecs humanitaires de notre époque”
. Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré sans équivoque:
“Aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza.”

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