
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré mercredi qu’Ankara rejette fermement le plan du président américain Donald Trump visant à prendre le contrôle de Gaza et à en expulser la population, appelant à ne pas le prendre au sérieux.
Politique étrangère turque
Fidan a rappelé que la priorité de la Türkiye est la réduction des conflits et la stabilité régionale (Moyen-Orient, Caucase, Balkans, mer Noire, Méditerranée, mer Égée). Selon lui, une fois la paix établie, le développement économique et l’accès aux services seront facilités.
Israël et la Palestine
Il a accusé le gouvernement Netanyahu de chercher non pas la sécurité via une solution à deux États, mais par une expansion territoriale.
Selon lui, ces politiques sont insoutenables, même si Washington les soutient temporairement.
Syrie
Fidan a réaffirmé que la Türkiye défend l’intégrité territoriale de la Syrie et s’oppose à toute intervention, que ce soit du PKK ou d’Israël.
Il a évoqué la fuite de Bachar al-Assad en Russie après la chute de Damas le 8 décembre, mettant fin au régime Baas après plus de 60 ans au pouvoir.
Ukraine
Fidan estime que la guerre en Ukraine approche de sa fin, citant des discussions sur un cessez-le-feu et des préparatifs de négociations entre Washington et Moscou.
Il a aussi noté une remise en question du cadre sécuritaire européen, avec certains pays envisageant des alternatives à l’OTAN.
Adhésion de la Türkiye à l’UE
Il a réaffirmé que la Türkiye reste engagée dans son processus d’adhésion à l’UE, mais estime que les politiques identitaires européennes bloquent l’avancement.
Gaza et Hamas
Il a défendu la légitimité du Hamas, qu’il décrit comme un parti politique palestinien et un produit de l’occupation.
Il a rappelé que Netanyahu et son ex-ministre de la Défense sont poursuivis pour crimes de guerre par la CPI, et qu’Israël est accusé de génocide devant la Cour internationale de justice.
Soudan
La Türkiye poursuivra ses efforts humanitaires et sa politique étrangère constructive, a-t-il conclu.
La guerre entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (RSF) a fait plus de 20 000 morts et 14 millions de déplacés selon l’ONU, bien que des estimations universitaires américaines évoquent 130 000 morts.