Crédit Photo : Tony KARUMBA / AFP
Des jeunes assistent à un concert le jour de "saba-saba", un euphémisme local pour le 7 juillet, jour symbolisant la lutte contre la tyrannie lorsque les dirigeants de l'opposition ont mené des manifestations pour exiger la fin du régime de parti unique au Kenya à la fin des années 90, à Nairobi le 7 juillet 2024.
Un collectif de défenseurs des droits humains s'est inquiété mercredi du sort de trois jeunes influenceurs kényans, critiques du pouvoir, dénonçant "les récents enlèvements" dans un communiqué.
Des dizaines de disparitions ont été signalées par des groupes de défense des droits humains depuis la violente répression policière des manifestations anti-gouvernementales au Kenya en juin-juillet, lors desquelles plus de 60 personnes ont été tuées.
Amnesty International, Human Rights Watch, KNCHR et VOCAL Africa affirment que les forces de sécurité seraient responsables de ces enlèvements.
Le Groupe de travail sur les réformes de la police, une alliance d'organisations de défense des droits humains, a dénoncé dans son communiqué
"le silence persistant de l'État (...) concernant le sort de Billy Mwangi, Peter Muteti et Bernard Kavuli".
Billy Mwangi, 24 ans, aurait, selon les médias kényans, été enlevé samedi pour avoir critiqué le président.
Peter Muteti, 22 ans, aurait été enlevé, selon Citizen TV, devant son appartement à Nairobi samedi matin, poussé dans un véhicule par quatre hommes armés, dont un en uniforme de police.
Bernard Kavuli, 24 ans, aurait été kidnappé, selon le même média, dans une station-service au sud-ouest de Nairobi dimanche soir, après avoir publié des messages sur les réseaux sociaux critiquant le gouvernement et évoquant les violences post-électorales de 2007.
Le collectif mentionne également l'arrestation de Gabriel Supeet, détenu dans un commissariat, ainsi que la disparition de Naomi, dont seul l'identifiant sur les réseaux sociaux est connu.
"Si, comme l'a déclaré publiquement mardi le porte-parole de la police nationale, les enlèvements ne sont pas l'œuvre de la police, les agences de sécurité et de maintien de l'ordre doivent démontrer leur engagement en faveur de la justice en demandant des comptes aux responsables de ces enlèvements",
ajoute le collectif.
Toute inaction à cet égard créerait un précédent dangereux et encouragerait de nouvelles violations des droits de l'homme.
La Commission kényane des droits de l'Homme a récemment dénoncé
"une vague sans précédent d'enlèvements et d'assassinats"
au Kenya.
Début décembre, cette ONG recensait 74 personnes enlevées depuis les manifestations, dont 26 toujours portées disparues.
L'ex-Premier ministre kényan Raila Odinga et l'ex-vice-président déchu Rigathi Gachagua ont également exhorté le gouvernement à mettre un terme à ces disparitions.
La Law Society of Kenya a appelé à ce que
"les policiers abandonnent et renoncent à ces tactiques absurdes et répressives qui ont caractérisé 2024."
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