
Après plusieurs décennies d’interruption, le Bangladesh et le Pakistan ont rétabli leurs échanges commerciaux directs, a annoncé mardi un ministre bangladais.
Un tournant géopolitique après des tensions avec l’Inde
Mais le paysage politique a évolué après l’éviction de Sheikh Hasina en août dernier. L’ancienne Première ministre, réfugiée en Inde, est sous le coup d’une demande d’extradition du Bangladesh, qui souhaite la juger pour crimes contre l’Humanité. L’Inde refusant d’accéder à cette demande, les relations entre les deux pays se sont tendues, poussant Dacca à se rapprocher du Pakistan.
Reprise des échanges maritimes et premier accord intergouvernemental
En novembre dernier, le commerce privé entre les deux nations a repris avec l’arrivée d’un porte-conteneurs pakistanais à Chittagong, marquant le premier échange maritime direct depuis des décennies.
Dacca a désormais franchi un nouveau cap avec un accord intergouvernemental inédit.
Des enjeux climatiques et stratégiques majeurs
Jusqu’à présent, les importations de riz pakistanais nécessitaient un transbordement via le Sri Lanka, la Malaisie ou Singapour, allongeant délais et coûts. La reprise du commerce direct simplifie la logistique et renforce les liens économiques entre Islamabad et Dacca.
Un contexte régional sous haute tension
- New Delhi et Islamabad ont mené trois guerres depuis leur partition en 1947 et restent en conflit sur le Cachemire.
- Pékin cherche à renforcer son influence au Bangladesh, accueillant récemment des représentants politiques bangladais, dont des membres du Parti nationaliste du Bangladesh et du Jamaat-e-Islami.
- L’Inde et la Chine se disputent leur hégémonie en Asie du Sud, un enjeu clé malgré un récent dégel diplomatique.