"Marche des drapeaux" à Jérusalem: Des colons agressent des Palestiniens à la porte de Damas

La rédaction avec
13:3027/05/2025, mardi
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Des militants de droite se rassemblent avec des drapeaux israéliens devant la porte de Damas de la vieille ville de Jérusalem, le 26 mai 2025, lors d'une marche avec drapeaux pour le Jour de Jérusalem, qui commémore la prise par l'armée israélienne du secteur oriental de la ville en 1967 pendant la guerre israélo-arabe.
Crédit Photo : Menahem Kahana / AFP
Des militants de droite se rassemblent avec des drapeaux israéliens devant la porte de Damas de la vieille ville de Jérusalem, le 26 mai 2025, lors d'une marche avec drapeaux pour le Jour de Jérusalem, qui commémore la prise par l'armée israélienne du secteur oriental de la ville en 1967 pendant la guerre israélo-arabe.

Lundi soir, lors de la "Marche des drapeaux" dans la vieille ville de Jérusalem occupée, des colons israéliens ont agressé des Palestiniens à la porte de Damas, dans un contexte d’affrontements et de chants racistes visant les Arabes.

Selon la radio de l’armée israélienne,
"des centaines de jeunes colons ont attaqué des Palestiniens et des journalistes en scandant des slogans haineux tels que "Que votre village soit brûlé""
. Malgré ces violences, seuls deux agresseurs ont été arrêtés. Cette phrase, très utilisée par certains colons extrémistes, est une insulte raciste appelant à la haine contre les Palestiniens.

Le quotidien Yedioth Ahronoth a décrit la marche, partie du centre-ville vers le Mur occidental (mur des lamentations), traversant les ruelles de la vieille ville.
"Des affrontements violents ont éclaté à la porte de Damas, où des colons ont lancé des bouteilles d’eau contre les Palestiniens. Des chants nationalistes extrémistes comme "Mort aux Arabes" ont aussi été entendus."

Le commissaire de police israélien Danny Levy, présent sur place, a nié avoir entendu des slogans racistes, tandis que le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, est également arrivé sur les lieux.

Toujours dans la vieille ville, des colons ont apposé des panneaux sur des distributeurs automatiques, portant des inscriptions telles que
"Appartient aux juifs"
ou
"Propriété juive"
.

Face à ces événements, Yair Golan, leader du parti israélien Les Démocrates, a condamné sur X (anciennement Twitter) ces scènes, les qualifiant d’
"images choquantes"
qui traduisent
"la haine, le racisme et l’intimidation"
, loin de ce qu’il considère comme l’amour véritable de Jérusalem. Il a critiqué le gouvernement de Benjamin Netanyahu, l’accusant de ne pas représenter le sionisme ni le judaïsme authentique, mais d’
"inciter à la haine"
.

La
"Marche des drapeaux"
, rassemblant des milliers de colons, débute à Jérusalem-Ouest, passe par la porte de Damas où se déroule la
"danse des drapeaux"
accompagnée de chants racistes, puis se termine au Mur occidental.

De son côté, Yair Lapid, chef de l’opposition israélienne, a dénoncé sur Twitter cette tradition annuelle qu’il qualifie de
"festival de la haine et du racisme"
, condamnant la violence des jeunes juifs contre les quartiers arabes lors de la Journée de Jérusalem. Il a reproché le silence complice des ministres du gouvernement.

Le "Jour de Jérusalem" commémore l’occupation de Jérusalem-Est en 1967 et l’annexion de la partie occidentale de la ville.


Quelques heures avant la marche, le ministre Ben-Gvir, accompagné d’autres responsables et plus de 2 000 colons, a pris d’assaut l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa, où le drapeau israélien a été hissé, selon le Waqf islamique de Jérusalem. Ces actes sont dénoncés par les Palestiniens, qui accusent Israël de mener une politique de judaïsation de Jérusalem-Est et de la mosquée Al-Aqsa, en effaçant leur identité arabe et islamique.


Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme capitale de leur futur État, en conformité avec les résolutions internationales qui refusent la légitimité de l’occupation israélienne depuis 1967 et de son annexion en 1981.


Depuis 2003, la police israélienne autorise les colons à accéder à la mosquée via le pont des Maghrébins, les incursions se multipliant particulièrement lors des fêtes juives. Le Waqf islamique demande la fin de ces visites, sans succès.


Parallèlement, depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une offensive qualifiée de guerre génocidaire à Gaza, causant la mort d’environ 177 000 Palestiniens, principalement des civils, femmes et enfants, ainsi que des milliers de disparus. Cette campagne, soutenue par les États-Unis, a aussi provoqué des déplacements massifs et des famines meurtrières.


En Palestine occupée, y compris à Jérusalem-Est, l’armée israélienne et les colons ont intensifié leurs attaques, provoquant la mort d’au moins 969 Palestiniens, 7 000 blessés et plus de 17 000 arrestations.


Depuis des décennies, Israël occupe des territoires palestiniens, ainsi que des régions en Syrie et au Liban, refusant de se retirer et de reconnaître un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale, dans les frontières d’avant 1967.


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