
Des hommes armés non identifiés ont tué 14 personnes dans une embuscade jeudi dans l'État du Plateau, dans le centre du Nigeria, après un marché hebdomadaire, déclenchant des représailles qui ont fait deux morts, selon des témoins et la Croix-Rouge.
Jeudi soir, près du village de Mangor, des hommes armés ont ouvert le feu sur des véhicules revenant du marché de la ville de Bokkos, ont rapporté des habitants à l'AFP.
Le bilan a été confirmé vendredi matin par le secrétaire de la Croix-Rouge de l'État, Nurudeen Hussaini Magaji.
Sale Adamu, habitant de Bokkos et figure locale de la communauté peule, a confirmé ce bilan.
Les terres utilisées par les agriculteurs et les éleveurs dans le centre du Nigeria, y compris dans le Plateau, sont soumises aux aléas du changement climatique et à l'expansion humaine, entraînant une compétition toujours plus rude pour un espace de plus en plus réduit.
La plupart des agriculteurs sont chrétiens tandis que la majorité des éleveurs sont des musulmans peuls. Les deux groupes sont souvent la cible de représailles mutuelles.
L'accaparement des terres, les tensions politiques et économiques entre les locaux et les personnes perçues comme des étrangers, ainsi que l'arrivée de prédicateurs musulmans et chrétiens radicaux, ont accentué les divisions.
L'insécurité et la sécheresse contribuent à l'inflation sur des étals des marchés au Nigeria, avec des pointes à plus de 430% relevées dans l'Etat régional voisin de Bauchi sur le riz ou les oignons, par la société de conseil SBM Intelligence.