
Le président togolais Faure Gnassingbé, désigné médiateur par l'Union africaine dans le conflit qui oppose la République démocratique du Congo au Rwanda, s'est rendu à Kigali, lundi, où il a été reçu par le président Paul Kagame.
Aucune déclaration n'a été faite suite à l'entretien.
Face à l'échec des précédentes tentatives de médiation, notamment celle de l'Angola, l'Union africaine a confié la mission au président togolais Faure Gnassingbé. Il est épaulé, dans cette mission, par trois figures expérimentées : l'ancien président kenyan Uhuru Kenyatta, l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, et Hailemariam Desalegn, ancien Premier ministre éthiopien.
Pour rappel, l'est de la République démocratique du Congo est secoué depuis plus deux ans par une percée rebelle, menée par le mouvement dit du 23 mars (M23) et sa coalition baptisée Alliance du fleuve Congo (AFC).
Les rebelles du M23/AFC ont pris le contrôle des villes stratégiques de Goma et Bukavu, chefs-lieux respectifs du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, lors d'une offensive fulgurante au début de l'année en cours.
Les combats ont fait des milliers de morts, d'après les Nations unies, qui redoutaient une possible escalade dans cette région ravagée par les conflits depuis plus de trois décennies.
Le Mouvement du 23 Mars (M23) avait été créé en 2012 par des militaires dissidents de l'armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les Casques bleus de la Monusco.
Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s'emparant de plusieurs localités dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, situées à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda.
Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens.