Piratage sportif: La justice française vise les VPN

La rédaction
15:0016/05/2025, vendredi
AFP
Une personne tient un téléphone après avoir activé un service de réseau privé virtuel (VPN) pour accéder à internet à Téhéran, le 11 septembre 2023.
Crédit Photo : ATTA KENARE / AFP Archive
Une personne tient un téléphone après avoir activé un service de réseau privé virtuel (VPN) pour accéder à internet à Téhéran, le 11 septembre 2023.

La justice française a ordonné pour la première fois à cinq services de VPN (dont NordVPN et ExpressVPN) de bloquer l’accès à plus de 200 sites de streaming sportif illégal. Canal+ et la LFP, qui saluent cette décision, y voient un "tournant" dans la lutte contre le piratage. Le tribunal considère désormais les VPN comme des "intermédiaires techniques" responsables de la diffusion de contenus illicites. Cette décision crée un précédent juridique important et s’inscrit dans un contexte où plus de la moitié des internautes ayant des pratiques illégales utilisent un VPN, selon l'Arcom.

Pour la première fois, la justice française a ordonné à plusieurs VPN de bloquer l'accès à des sites de diffusion sportive illégale. Une décision saluée comme "un tournant" par Canal+ et la Ligue de football professionnel (LFP).


"Cette décision envoie un signal fort sur la responsabilité des VPN, qualifiés pour la première fois d'intermédiaires techniques, dans la diffusion illégale de contenus sportifs",
a réagi Canal+ dans un communiqué.

Dans un second communiqué, la LFP et sa filiale chargée des droits télévisés, LFP Media, estiment qu’il s’agit
"d’une première en France, sinon dans le monde, et d’une avancée majeure dans la lutte contre le piratage".


Cinq VPN sommés de bloquer des sites pirates


Le tribunal judiciaire de Paris a ordonné jeudi à cinq VPN — NordVPN, Cyberghost, Surfshark, ExpressVPN et Proton — de bloquer 203 noms de domaine diffusant illégalement des compétitions sportives.


Les événements concernés incluent la Ligue des champions, le championnat d'Angleterre, le Top 14 (rugby), la Ligue 1 et la Ligue 2, soit des compétitions dont les droits sont détenus par Canal+ ou organisées par la LFP.


Canal+ rappelle que la justice avait déjà contraint d'autres acteurs techniques comme les fournisseurs d'accès à internet, les services DNS alternatifs, les CDN ou encore les serveurs proxy à bloquer les sites pirates. Le fait que cette mesure vise désormais les VPN crée un
"précédent judiciaire".

"Cette décision s'inscrit pleinement dans la dynamique du groupe à contraindre les intermédiaires techniques, de toute nature, à prendre leurs responsabilités",
conclut Canal+.

Un usage massif du VPN pour contourner les restrictions


Les VPN, ou réseaux privés virtuels, permettent de masquer l'adresse IP d’un utilisateur et de faire croire qu’il se trouve dans un autre pays. Ils sont fréquemment utilisés pour accéder à des contenus restreints géographiquement, y compris ceux relevant de droits payants.


Selon un rapport publié au printemps 2024 par l'Arcom, plus d’un internaute sur deux (57 %) ayant des pratiques illicites utilise un VPN.


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