RDC : une commission de l'Assemblée nationale française examine une résolution condamnant le "soutien du Rwanda au M23"

10:5722/05/2025, jeudi
MAJ: 22/05/2025, jeudi
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Des soldats rebelles du M23 montent à bord de pick-up pour escorter les véhicules du coordinateur Corneille Nanga et du gouverneur Erasto après avoir assisté à un service d'action de grâce organisé par l'administration du M23/AFC à Goma, le 18 mai 2025.
Crédit Photo : Jospin Mwisha / AFP
Des soldats rebelles du M23 montent à bord de pick-up pour escorter les véhicules du coordinateur Corneille Nanga et du gouverneur Erasto après avoir assisté à un service d'action de grâce organisé par l'administration du M23/AFC à Goma, le 18 mai 2025.

La commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale française a examiné ce mercredi une proposition de résolution européenne visant à "soutenir la souveraineté et l'intégrité territoriale de la République démocratique du Congo (RDC) et à condamner ce qui est décrit comme le soutien du Rwanda au Mouvement du 23 mars" (M23).

Déposée le 28 mars 2025 par le député Carlos Martens Bilongo (LFI) et cosignée par d'autres membres du groupe La France insoumise, cette proposition de résolution dénonce ce qui est décrit comme l'implication directe de l'armée rwandaise dans les combats en RDC, qualifiant cette action de violation manifeste des accords internationaux garantissant l'intégrité des frontières et visant à pacifier l'Est du pays.


Le texte souligne également les exécutions sommaires d'enfants âgés de 11 à 15 ans par le M23 après son entrée dans la ville de Bukavu, confirmées par un rapport du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme en février 2025.

La proposition de résolution appelle à une pression accrue sur Kigali, notamment par des initiatives diplomatiques et des sanctions ciblées, ainsi qu'à un soutien renforcé aux mécanismes régionaux de stabilisation.


Cette initiative s'inscrit dans un contexte de conflits persistants entre la RDC et le Rwanda, marqué par les avancées du M23 dans l'Est congolais, notamment la prise de la ville de Goma en janvier 2025, qui a entraîné des milliers de morts et de déplacés.

Par ailleurs, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté en février 2025 une résolution condamnant explicitement le soutien du Rwanda au M23 et exigeant le retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais.


Position officielle du Rwanda


Le gouvernement rwandais nie fermement tout soutien au M23. En février 2025, le ministre de la Défense, Juvenal Marizamunda, a déclaré :
"Le Rwanda n'a jamais attaqué le Congo et ne le fera jamais. Ce que nous avons fait, c'est veiller à ce que rien ne puisse traverser du Congo et mettre en péril notre sécurité"
.

Le président Paul Kagame insiste de son côté sur le fait que les combattants du M23 sont des citoyens congolais. Il affirme que le Rwanda a désarmé ceux qui avaient franchi la frontière par le passé et les a remis aux autorités congolaises.

Kigali accuse régulièrement Kinshasa de collaborer avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), une milice fondée par des exilés hutus rwandais accusés d'avoir participé au génocide de 1994. Le Rwanda considère cette présence armée à sa frontière comme une menace directe.


Position de la RDC


Le gouvernement congolais, pour sa part, accuse le Rwanda de soutenir activement le M23. Le président Félix Tshisekedi a qualifié les actions rwandaises de
"déclaration de guerre"
et a appelé à une mobilisation nationale pour défendre la souveraineté du pays.

Kinshasa a également rompu ses relations diplomatiques avec Kigali et demandé l'adoption de sanctions internationales contre le Rwanda.


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