Visas diplomatiques : Le chef de la diplomatie française dénonce "une décision brutale" d'Alger

17:2521/05/2025, Çarşamba
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Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s'adresse à la presse à son arrivée à Antalya, le 15 mai 2025, pour une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) en vue d'éventuels pourparlers de paix entre l'Ukraine et la Russie en Turquie.
Crédit Photo : OZAN KOSE / AFP
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s'adresse à la presse à son arrivée à Antalya, le 15 mai 2025, pour une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) en vue d'éventuels pourparlers de paix entre l'Ukraine et la Russie en Turquie.

L'Algérie a pris une décision ‘'particulièrement brutale'' en annonçant son intention de refouler les Français détenteurs de passeports diplomatiques, a dénoncé mercredi à Bruxelles le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.

"Les autorités algériennes ont pris des décisions particulièrement brutales concernant les titulaires de passeports diplomatiques envoyés par la France en Algérie"
, a déclaré le responsable en chef du Quai d'Orsay devant la presse, avant une réunion conjointe à Bruxelles entre l'Union européenne et l'Union africaine, selon Médiapart.

Il estime:


Ce sont des décisions très regrettables qui remettent en cause les accords qui régissent la relation entre la France et l'Algérie, en particulier l'accord de 2013.

La diplomatie algérienne avait indiqué lundi par voie de communiqué que l'Algérie
"prend acte de ce qui s'apparente à une suspension de fait de l'Accord de 2013 sans le respect par la France des procédures requises. Elle en tire toutes les conséquences et y répondra par une application stricte de la réciprocité".

"L'Algérie n'a aucun intérêt particulier ni attachement significatif"
pour cet accord, a-t-elle ajouté.

Ce sont les autorités algériennes
"qui ont décidé d'interrompre brutalement un dialogue qui s'était pourtant rouvert entre nos deux pays"
, accuse le chef de la diplomatie française, rappelant l'expulsion de douze agents français en poste en Algérie.

Alger et Paris avaient conclu en 2007
"à l'initiative de la France"
un accord portant sur l'exemption de visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques, Cet accord a été élargi en 2013 aux titulaires de passeports de service.

Le 14 mai, Jean-Noël Barrot avait annoncé
"le renvoi en Algérie de tous les agents titulaires de passeports diplomatiques qui n'auraient pas actuellement de visa"
, en riposte alors à une décision
"injustifiée et injustifiable"
d'Alger d'expulser des fonctionnaires français.

Cette mesure de Paris s'inscrit, selon des médias français, dans le cadre de l'application de
"la riposte graduée"
annoncée par le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, avec
"la suspension des accords de 2007 pour l'exemption de visa aux détenteurs de passeports diplomatiques"
.

Les relations entre les deux pays se sont dégradées depuis l'été 2024, sur fond de reconnaissance par Paris de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. En réaction, l'Algérie a retiré son ambassadeur à Paris et le président Tebboune a annulé un déplacement en France, prévu initialement en septembre 2024.

L'emprisonnement, en novembre 2024, de l'écrivain Algéro-Français, Boualem Sansal, a compliqué davantage la situation, tout comme le refoulement de migrants en situation irrégulière visés par des obligations de quitter le territoire français, dont l'influenceur algérien Doualemn.


Ces deux affaires ont suscité la colère de plusieurs ministres français, dont Bruno Retailleau et Jean-Noël Barrot qui menaçaient de recourir au
"rapport de force"
. Les autorités françaises ont même décidé de restreindre l'accès au territoire français de certains responsables algériens pour
"défendre les intérêts des Français".

Un début d'apaisement est ensuite intervenu avec l'appel téléphonique Macron-Tebboune, à l'occasion de l'Aïd el-Fitr, fin mars, suivi d'une visite à Alger du ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, le 6 avril dernier, marquant ‘'une nouvelle phase dans une relation d'égal à égal'' entre la France et l'Algérie.

Reçu par le chef de l'État algérien, le chef de la diplomatie française a affirmé que les deux pays avaient
"décidé de tourner la page"
. Cependant, l'arrestation d'un cadre consulaire algérien, début avril à Paris, dans le cadre d'une enquête judiciaire sur la présumée tentative d'enlèvement de l'opposant algérien "Amir DZ", a suscité la colère d'Alger qui n'a pas tardé à exprimer sa contestation auprès de l'ambassadeur de France à Alger, considérant que l'arrestation d'un cadre consulaire à Paris est venue
"torpiller"
les récents progrès diplomatiques entre les deux pays.

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