
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que “l’Histoire tiendra pour responsables ceux qui ont échoué face à l’épreuve de Gaza”. Cette déclaration a été faite jeudi, lors d’un échange avec des journalistes à bord de son vol de retour depuis la Hongrie, où il participait à un sommet informel de l’Organisation des États turcs à Budapest.
Abordant plusieurs sujets de politique étrangère, Erdogan a salué les récentes initiatives internationales en faveur d’un allègement des sanctions contre la Syrie. Il a qualifié ces mesures d’avancée significative vers la stabilité, soulignant le rôle de la diplomatie turque dans cette évolution.
Concernant la présence des YPG (la branche syrienne du PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara) dans les dynamiques politiques en Syrie, il a déclaré que la Türkiye suivait la situation de près et a appelé Damas à rester vigilant sur cette question.
Parallèlement, le Département d’État américain a évoqué une "nouvelle ère de partenariat" entre les États-Unis et la Türkiye, à l’issue d’une réunion du groupe de travail bilatéral sur la Syrie tenue à Washington. Un communiqué commun a fait état d’un engagement renforcé des deux pays pour œuvrer ensemble à la sécurité et à la stabilité syrienne, un objectif également partagé par Erdogan et Trump.
Erdogan a d’ailleurs laissé entendre qu’il pourrait prochainement se rendre aux États-Unis, espérant à cette occasion un entretien en tête-à-tête avec l’ancien président Donald Trump, qu’il décrit comme entretenant avec la Türkiye une relation basée sur le respect mutuel et la sincérité.
En ce qui concerne la guerre à Gaza, le président turc a déclaré qu’Israël se retrouvait de plus en plus isolé sur la scène internationale en raison de ses actions, tout en saluant un réveil progressif en Europe face à la situation, bien que celui-ci ait été, selon lui, tardif.
Erdogan a insisté sur le fait que la crise à Gaza constitue bien plus qu’une urgence humanitaire: c’est un véritable test de la crédibilité du système international, un test que, selon lui, les institutions occidentales ont échoué.
L’armée israélienne poursuit son offensive contre Gaza depuis octobre 2023, en dépit des appels à un cessez-le-feu. Selon les autorités locales, près de 53 700 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, ont été tués.
En novembre, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, les accusant de crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza. Israël est également poursuivi pour génocide devant la Cour internationale de justice en lien avec cette guerre.