Crédit Photo : Peter PARKS / AFP
Dans ce contexte de rivalité cryptos, Hong Kong et Singapour ajustent leurs stratégies pour attirer les plateformes d’échange centralisées (CEX) tout en renforçant la protection des investisseurs.
Hong Kong et Singapour, qui rivalisent depuis longtemps pour le titre de premier centre financier asiatique, sont désormais en compétition directe pour devenir la plaque tournante des cryptomonnaies dans la région.
Un enjeu d’autant plus stratégique depuis l’élection de Donald Trump, désormais perçu comme
, ce qui pourrait redessiner le paysage global du secteur.
Lors de sa campagne, l’ancien président américain a promis de faire des États-Unis
"la capitale mondiale du bitcoin et des cryptomonnaies"
, marquant un revirement complet par rapport à son premier mandat, durant lequel il dénonçait ces actifs comme une
. Cet enthousiasme retrouvé s’est traduit par un record historique du bitcoin, atteignant 110.000 dollars (105.000 euros) le 20 janvier, juste avant l’investiture de Trump.
Hong Kong renforce son cadre réglementaire
Dans ce contexte, Hong Kong et Singapour ajustent leurs stratégies pour attirer les plateformes d’échange centralisées (CEX) tout en renforçant la protection des investisseurs.
Mercredi, la Securities and Futures Commission (SFC), le régulateur financier hongkongais, a dévoilé une feuille de route ambitieuse comprenant 12 initiatives visant à stimuler la croissance du secteur:
Amélioration de l’accès au marché
Renforcement des garanties réglementaires
Élargissement des produits disponibles
Hong Kong autorise désormais les plateformes agréées à proposer des produits dérivés et du prêt sur marge, des stratégies d’investissement plus risquées mais attrayantes pour les traders professionnels.
"Le mot auquel nous devons toujours penser est la liquidité"
, a insisté Eric Yip, directeur exécutif de la SFC, lors d’une conférence au salon
à Hong Kong.
Singapour maintient son avance
Si Hong Kong tente d’accélérer, Singapour reste en tête en matière de réglementation des cryptomonnaies, selon Evan Auyang, président du groupe Animoca.
Depuis la faillite de FTX en 2022, le secteur s’est éloigné de ses origines libertaires pour adopter des réglementations plus strictes. C’est ce qui a poussé certaines plateformes, comme OKX, à retirer leur demande de licence à Hong Kong en raison des exigences trop sévères de la SFC.
Pour l’heure, Hong Kong n’a accordé que dix licences, contre trente à Singapour, où le cadre réglementaire semble plus favorable aux entreprises du secteur.
Cependant, Hong Kong reprend du terrain : au premier semestre 2024, les plateformes centralisées ont collecté 26,6 milliards de dollars (25,4 milliards d’euros) dans la région, soit près du triple de l’année précédente et le double des 13,5 milliards de dollars (12,9 milliards d’euros) collectés à Singapour sur la même période, selon Chainalysis.
Un rebattage des cartes mondial
L’administration de Joe Biden, via la SEC, avait maintenu une position prudente voire hostile vis-à-vis des cryptomonnaies. Cette politique avait bénéficié à des centres comme Hong Kong, Singapour et Dubaï, qui s’étaient imposés comme des alternatives aux États-Unis.
Mais avec le changement de cap américain, de nombreux experts estiment que les régulateurs du monde entier pourraient s’adapter.
En Malaisie et en Thaïlande, les autorités envisagent déjà des ajustements de politique liés aux cryptos.
Le Japon, la Corée du Sud et le Cambodge adoptent quant à eux des réformes progressives.
La Chine, en revanche, maintient son interdiction stricte des transactions en cryptomonnaies et a renforcé sa surveillance en décembre.
Malgré ces restrictions, Hong Kong conserve son avantage stratégique en tant que porte d’entrée financière vers la Chine, selon Yat Siu, cofondateur d’Animoca.
"Hong Kong ne va pas rester les bras croisés et simplement suivre les États-Unis"
, a-t-il assuré.
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