
L'essor des centres de données, alimentés par l'intelligence artificielle (IA), entraîne une augmentation significative de la consommation d'électricité, avec des prévisions indiquant une croissance de 15 % par an entre 2024 et 2030. Ces centres devraient représenter 3 % de la demande mondiale d'électricité d'ici 2030, mettant à rude épreuve les réseaux électriques, notamment en Irlande et en Virginie. En dépit de l'usage accru des énergies renouvelables, les énergies fossiles resteront responsables de 40 % de l'approvisionnement en électricité d'ici 2035, augmentant ainsi les émissions de CO2. Les délais de raccordement des centres de données au réseau peuvent atteindre jusqu'à 10 ans, compliquant encore la situation. Les solutions envisagées incluent des technologies plus économes et la réutilisation de la chaleur excédentaire.
L'essor rapide des centres de données, alimentés par l'intelligence artificielle (IA), génère une augmentation significative de leurs besoins en électricité. Ce phénomène engendre des défis majeurs en matière de sécurité énergétique et de lutte contre le changement climatique. Un rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), publié jeudi, met en lumière les répercussions de l'IA sur le système énergétique mondial.
Voici cinq chiffres clés du rapport :
3% de la consommation électrique mondiale d'ici 2030
Bien que leur consommation reste une fraction de la demande mondiale, elle devrait passer de 1% en 2005 à 1,5% en 2024, et atteindre 3% en 2030.
25% de l'électricité consommée en Virginie
La concentration des centres de données à proximité des villes engendre des pressions sur les réseaux électriques. En Irlande, les centres de données consomment déjà environ 20% de l'électricité du pays.
Aux États-Unis, six États, dont la Virginie, voient plus de 10% de leur approvisionnement en électricité absorbé par ces centres. En Virginie, ce chiffre atteint même 25%.
40% d'électricité d'origine fossile en 2035
Malgré un recours accru aux énergies renouvelables, les énergies fossiles continueront de représenter 40% de l'approvisionnement en électricité des centres de données en 2035.
En Chine, le charbon reste majoritaire, tandis qu'aux États-Unis, c'est le gaz naturel qui domine.
Des émissions en hausse de 66% d'ici 2035
Bien que la part des centres de données dans les émissions globales soit inférieure à 1% en 2024, l'AIE note qu'ils font partie des rares secteurs, avec le transport routier et l'aviation, dont les émissions continuent d'augmenter.
Jusqu'à 10 ans pour raccorder un centre de données
L'essor des centres de données dépendra de la rapidité de leur raccordement au réseau électrique. En raison de la forte demande, les délais se prolongent. Aux États-Unis, ils varient de 1 à 3 ans, mais dans le nord de la Virginie, ils peuvent atteindre jusqu'à 7 ans.
En Italie, le délai est inférieur à 3 ans, tandis qu’au Royaume-Uni, il s'étend de 5 à 7 ans et aux Pays-Bas, il peut aller jusqu'à 10 ans. Plusieurs pays ont même imposé un moratoire sur les nouveaux centres de données.
La question des délais de raccordement n'est pas seulement administrative. L'AIE précise que "lorsque les réseaux électriques sont congestionnés, même les demandes prioritaires ne peuvent être approuvées". Un autre problème majeur réside dans les délais de construction de nouvelles lignes à haute tension, qui varient entre 4 et 8 ans dans les économies avancées, et de 2 à 4 ans dans les pays émergents.
L'IA est devenu un enjeu énergétique.