Les terres rares, un enjeu stratégique majeur dans les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine

17:1715/04/2025, mardi
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La Chine peut produire l'ensemble des 17 éléments classés comme terres rares sur le tableau périodique depuis la découverte, en 1927, de son premier et plus grand gisement, situé dans la région autonome de Mongolie-Intérieure.
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La Chine peut produire l'ensemble des 17 éléments classés comme terres rares sur le tableau périodique depuis la découverte, en 1927, de son premier et plus grand gisement, situé dans la région autonome de Mongolie-Intérieure.

Les terres rares restent un levier stratégique essentiel dans les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, Pékin continuant d'exploiter sa domination sur la production mondiale de ces matériaux critiques, sur fond de disputes tarifaires croissantes.

Les États-Unis dépendent fortement de la Chine pour l'approvisionnement en métaux rares, indispensables à la fabrication de technologies avancées, de systèmes de défense et de produits d'énergie renouvelable.


La Chine, leader mondial dans la production de terres rares, a renforcé son contrôle sur les exportations de ces matériaux stratégiques, souvent en réponse aux politiques commerciales américaines.

Donald Trump, lors de son premier mandat présidentiel, a imposé des droits de douane sur les produits chinois en mars 2018, poussant Pékin à réagir en limitant ses exportations de terres rares. Les dernières restrictions datent du 4 avril, soit seulement deux jours après l'annonce de nouveaux tarifs américains.


Actuellement, la Chine représente 69% de la production mondiale de terres rares et détient 49% des quelque 90 millions de tonnes de réserves estimées, selon les données 2024 de l'US Geological Survey.


Elle est suivie par le Brésil (21 millions de tonnes), l'Inde (6,9 millions de tonnes), l'Australie (5,7 millions de tonnes), la Russie (3,8 millions de tonnes) et le Vietnam (3,5 millions de tonnes). Les États-Unis, le Groenland et la Tanzanie représentent chacun 2% des réserves mondiales.

La Chine dispose d'une capacité de traitement proche de 90% des terres rares, ce qui renforce la dépendance mondiale vis-à-vis de Pékin pour les secteurs des énergies propres et des hautes technologies. Sa position dominante permet à la Chine de contrôler à la fois l'approvisionnement et la tarification de ces métaux, créant un risque économique pour les autres pays.


Les pays occidentaux tentent, ces dernières années, de constituer leurs propres réserves de terres rares afin de diversifier leurs sources d'approvisionnement et de réduire leur dépendance vis-à-vis de la Chine et de la Russie.

La Chine peut produire l'ensemble des 17 éléments classés comme terres rares sur le tableau périodique depuis la découverte, en 1927, de son premier et plus grand gisement, situé dans la région autonome de Mongolie-Intérieure.


La mine de Bayan Obo, à l'ouest de la Mongolie-Intérieure, concentre à elle seule 83,7% des réserves totales de terres rares de Chine et 37,8% des réserves mondiales.


Pékin a mis en place des restrictions à l'exportation sur sept métaux rares : samarium, gadolinium, terbium, dysprosium, lutécium, scandium et yttrium. L'exportation de ces éléments nécessite désormais une autorisation spéciale du ministère chinois du Commerce. Ces restrictions s'appliquent à l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement, de l'extraction brute aux produits finis.

Selon des analystes, Pékin a pris cette décision afin d’impacter des secteurs stratégiques américains, tels que la défense et les énergies renouvelables. Les États-Unis s'approvisionnent à hauteur de 89% en terres rares auprès de la Chine, et ces restrictions affectent directement l'approvisionnement en matières premières nécessaires à la fabrication des avions de chasse F-35 et des véhicules électriques de Tesla.


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