La culture du champignon au Cameroun: une filière en pleine expansion

La rédaction
15:313/03/2025, lundi
Yeni Şafak
Crédit Vidéo : Franck Péraise Mballa / Nouvelle Aube
Au Cameroun, la production de champignons comestibles se développe grâce aux GIC, tandis qu'à Yaoundé, les agriculteurs diversifient les débouchés, des brochettes aux produits cosmétiques.

La production de champignons comestibles au Cameroun connaît un essor remarquable. Jadis timide, cette filière agricole de niche s’intensifie progressivement grâce à l’appui des Groupements d’Initiative Commune (GIC) agricoles qui accompagnent de plus en plus de producteurs dans la myciculture. À Yaoundé, capitale du pays, les agriculteurs innovent en diversifiant les débouchés : des brochettes grillées aux champignons séchés, en passant par l’huile capillaire, les applications se multiplient.

Une formation pour professionnaliser le secteur


Le 22 février 2025, un séminaire de formation sur la culture du champignon comestible s’est tenu au quartier Fouda à Yaoundé. Cette initiative, orchestrée par le Docteur Fopa Roméo, agri-entrepreneur spécialisé dans la myciculture, visait à démystifier cette activité auprès des aspirants producteurs.


"L’objectif était de permettre aux participants de mieux comprendre la culture du champignon, ses défis et ses opportunités"
, explique-t-il.

La formation, structurée sur quatre jours, combine théorie et pratique, avec une journée dédiée à la sensibilisation suivie de trois jours d’application concrète.


Des techniques de production modernes et efficaces


Le Dr. Fopa détaille les méthodes de production privilégiées :
"Nous nous concentrons principalement sur la culture sous étagère, qui offre les meilleurs rendements, tout en explorant d’autres approches comme l’utilisation de substrats spécifiques"
.
Deux techniques dominent actuellement le marché: la culture sur étagères et la culture en sacs ou en ballots, chacune présentant ses avantages spécifiques pour optimiser la production.

Un engouement croissant des participants


Les témoignages recueillis lors du séminaire reflètent l’enthousiasme des participants. Mbida Ambara Bernard Brice, l’un d’entre eux, souligne la rareté du produit sur les marchés locaux et son expérience positive lors de la formation :


La dégustation des brochettes de champignons était une première pour moi. Cette expérience nous motive à poursuivre, malgré les obstacles.

Des perspectives prometteuses pour l’entrepreneuriat


Tchimeni Siewe Ugert, une autre participante, voit dans la myciculture une opportunité d’insertion professionnelle :
"La rareté du champignon sur le marché en fait une opportunité commerciale intéressante pour arrondir les fins de mois"
.

Cette vision est partagée par Mme Ouattara, originaire du Burkina Faso, qui envisage de devenir pionnière dans son pays :


Les protéines végétales représentent une alternative saine aux protéines animales. Je souhaite contribuer au développement de cette activité dans mon pays.

Une filière d’avenir


La culture du champignon au Cameroun s’affirme comme une filière d’avenir, alliant innovation technique et opportunités entrepreneuriales.
L’engagement des formateurs et l’enthousiasme des apprenants témoignent du potentiel de développement de ce secteur, qui pourrait bien devenir un pilier de l’agriculture moderne camerounaise.

Ce développement s’inscrit dans une dynamique plus large de diversification agricole et de recherche de solutions alimentaires durables, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives économiques pour les entrepreneurs locaux.


Par
Franck Péraise Mballa

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