Sarajevo réclame justice pour les "week-ends sniper" en Bosnie

La rédaction
11:3820/11/2025, Perşembe
Yeni Şafak

Trente ans après la guerre de Bosnie, Sarajevo réclame encore justice pour les civils visés par les snipers durant le siège. Une enquête ouverte à Milan relance l’espoir d’identifier des étrangers accusés d’avoir participé à des "week-ends sniper". Dès 1995, Oslobodenje dénonçait un "Safari de snipers". Parmi les victimes, près de 2 000 enfants. Fatima Popovac, dont le fils Adnan a été tué à six ans, attend toujours la vérité.

Trente ans après la fin de la guerre de Bosnie, Sarajevo reste marquée par les tirs qui ont visé ses habitants durant les 3,5 années de siège. Les civils, exposés quotidiennement aux snipers, n’ont toujours pas obtenu justice. Les familles réclament l’identification et le jugement des auteurs. L’ouverture récente d’une enquête à Milan ravive cet espoir longtemps étouffé.


La justice italienne s’intéresse à un volet encore méconnu du conflit. Selon plusieurs témoignages, des étrangers auraient payé pour participer à des "week-ends sniper" contre les habitants de Sarajevo. Une pratique décrite comme un véritable jeu macabre, où des tireurs amateurs se rendaient dans la capitale assiégée pour viser des civils, parfois même des enfants. Cette enquête pourrait, pour la première fois, établir des responsabilités au-delà des lignes militaires officielles.


Les Bosniaques rappellent que ces attaques avaient été mises en lumière dès 1995. Le journal Oslobodenje évoquait alors un "Safari de snipers". À l’époque, les accusations avaient été perçues comme une dénonciation symbolique du siège, mais les révélations récentes pourraient confirmer l’existence de réseaux organisés. Ces éléments donnent un nouveau poids aux demandes des familles et aux revendications d’une société encore traumatisée.


Les snipers ont fait des milliers de victimes civiles à Sarajevo. Parmi elles, près de 2 000 enfants ont perdu la vie entre 1992 et 1996. Chaque famille porte le poids de ce deuil. Chaque nom ajouté aux listes des victimes rappelle un crime resté impuni. La douleur reste vive dans les quartiers meurtris de la capitale, où les traces de balles sont encore visibles sur les murs.


Fatima Popovac fait partie de ceux qui refusent d’abandonner. Son fils Adnan a été tué à l’âge de six ans. Pour elle, retrouver l’auteur du tir est un impératif moral.
"Je ne peux pas comprendre qu’on tue un enfant pour le plaisir"
, dit-elle. Sa voix incarne celle de centaines de parents qui ont vu leur vie basculer sous les tirs invisibles des collines. Elle affirme continuer de s’accrocher à la vie, dans l’espoir que la vérité finira par éclater.

L’enquête de Milan représente aujourd’hui un tournant potentiel. Si les responsabilités individuelles sont établies, les familles pourraient obtenir une reconnaissance judiciaire qui leur a été refusée durant des décennies. Pour Sarajevo, ce serait aussi une étape symbolique majeure vers la mémoire et la réparation.


Malgré le temps écoulé, la question reste la même: quand justice sera-t-elle rendue pour les victimes des snipers de Sarajevo ?


A lire également:




#Bosnie
#Sarajevo
#Bosnie-Herzégovine
#guerre de Bosnie
#snipers
#siege de Sarajevo
#week-ends sniper
#enquête Milan
#justice internationale
#crimes de guerre
#Serbie
#Oslobodenje
#Safari de snipers
#Milan
#Bosniaques
#victimes civiles
#enfants victimes
#tribunal international
#Europe
#balkans