- 17.07.2025, jeudi
- 13:42
Dans ces colonnes, j’ai fait remarquer quela guerre russo-ukrainienne est autant une guerre européenne avec la sphère anglo-américaine qu’une guerre OTAN-Russie, sinon plus. Les États-Unis et le Royaume-Uni imposent tout leur poids sur l’Europe. Avec l’arrivée au pouvoir de Biden, le processus a commencé à fonctionner. Biden a retroussé ses manches avec des slogans tels que"L’Amérique revient"et"Nous renforcerons l’OTAN". L’Ukraine en fait les frais. Les sanctions imposées à la Russie visaient en
Dans ces colonnes, j’ai fait remarquer que
la guerre russo-ukrainienne est autant une guerre européenne avec la sphère anglo-américaine qu’une guerre OTAN-Russie
, sinon plus. Les États-Unis et le Royaume-Uni imposent tout leur poids sur l’Europe. Avec l’arrivée au pouvoir de Biden, le processus a commencé à fonctionner. Biden a retroussé ses manches avec des slogans tels que
"L’Amérique revient"
et
"Nous renforcerons l’OTAN"
. L’Ukraine en fait les frais. Les sanctions imposées à la Russie visaient en réalité l’Europe.
Si on s’y penche pour avoir une vue plus microscopique, il est également possible de situer cela dans la rivalité entre
le Royaume-Uni et l'Allemagne et entre les États-Unis et l'Allemagne
. Décortiquons un peu la situation. À partir des années 1970, les États-Unis et le Royaume-Uni sont entrés dans une période de lourdes pertes économiques. Les crises économiques vécues en témoignent également. Depuis les années 1970, nous avons assisté à de nombreuses crises aux États-Unis, dans le Pacifique et en Amérique latine. Avez-vous déjà entendu parler d'une crise ayant son origine en Allemagne ? L'économie allemande n'a ni provoqué de crise ni été affectée par une crise. Des années 1990 aux années 2000, l'Allemagne était une étoile brillante, dominant l'UE grâce à son économie stable. À tel point que l'Allemagne vient directement à l'esprit lorsqu'on évoque l'UE. Mais comment- y sont-ils parvenus ?
L’Allemagne disposait de certains avantages historiques. Le plus important d’entre eux était une caractéristique culturelle de la nation allemande. La nation allemande est connue comme la plus avancée et la plus productive du monde. Il est bien connu que
travailler et produire sur la base de la discipline la plus solide, la coopération et l’organisation
sont les qualités immuables de la nation allemande. Ce sont des attributs indispensables des sociétés industrielles, et l’Allemagne en donne l’exemple idéal. Il faut vraiment chercher longtemps pour trouver un Allemand qui se plaint de travailler.
Un autre avantage culturel de l'Allemagne est qu'elle
n'a pas été troublée par le phénomène de la consommation
, qui a marqué la désintégration des sociétés industrielles. Il faut garder à l'esprit que la question de la consommation n'est pas simplement un aspect naturel de la production.
La société de consommation signifie la dissolution de la société de production
. La nation allemande, contrairement à la société américaine, n'est pas fascinée par la consommation. L'Allemand moyen, peut-être influencé par de fortes traditions puritaines,
limite ses habitudes de consommation aux exigences fonctionnelles du maintien de sa productivité
. Ce qu’il produit, mais seulement dans la mesure du nécessaire, il le met dans la consommation intérieure. Il exporte le reste. Vous verrez des voitures allemandes, réputées pour leur solidité dans le monde entier, non pas en Allemagne, mais aux États-Unis, dans les pays arabes riches. La rivalité entre deux Allemands ne passe pas par la consommation, mais par la production. L’Allemagne n’a pas été capable de s’adapter à
la transformation électronique autant que le Japon et la transformation numérique que la Corée du Sud
. Mais a toujours su maintenir sa supériorité dans le domaine de la chimie et des machines.
Pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne a associé sa forte productivité d'un militarisme ambitieux. Au final, elle a été vaincue au prix d'un lourd tribut pour le monde. Après la Seconde Guerre mondiale, elle a été démilitarisée car elle était le principal responsable de la guerre. C'était ostensiblement une punition. Mais dialectiquement, cela a tourné à l'
avantage
de l'Allemagne. À partir des années 1970, alors que les États-Unis et le Royaume-Uni ont commencé à subir de lourdes pertes de production, l'Allemagne, qui était libérée du fardeau des dépenses militaires, a conservé sa vitalité en tant qu'économie en croissance constante et a enregistré un excédent dans le commerce mondial. Au sein de l’UE, elle a renforcé son influence en excluant son partenaire, la France. Elle lui a permis de dominer les Balkans et l’Europe de l’Est, qui ont rejoint l’UE après la guerre froide. De plus, elle a lancé son ouverture à l’Eurasie et à la Chine. Sa grave erreur ici a été de considérer la Russie comme le socle principal de l’Eurasie, avec laquelle elle a établi une coopération étroite en termes d’énergie. L’autre dimension de tout cela était inévitablement la Türkiye. Mais elle ne pouvait pas digérer la Türkiye, qui était entrée par le marché du travail. Elle s’est même rapprochée de l’Iran. Mais elle a toujours exclu la Türkiye. Mais, si elle avait fait autrement, si elle avait permis l’adhésion de la Türkiye à l’UE, elle serait dans une situation complètement différente aujourd'hui.
Le monde anglo-américain a mis l'Allemagne à genoux avec la guerre Russie-Ukraine.
Le lien Allemagne-Eurasie
a été rompu.
La dynamique qui avait élevé l'Allemagne est en train de la tirer vers le bas, comme un nouveau caprice de dialectique.
Ses faiblesses militaires l'empêchent d'être un acteur politique. La volonté qui a réussi à l’éloigner de la Russie, l'éloigne également de la Türkiye. (C'est la raison pour laquelle sont organisées les bouffonneries de brûlage de Coran).
L’axe qui descend de la Baltique pour englober l'Europe de l'Est et s'étendre jusqu'en Crète isole l'Allemagne du monde.
Le centre de la nouvelle Europe est la Pologne, pays qui est autant aiguisé contre l'Allemagne que contre la Russie. D'autres États d'Europe de l'Est font également partie de l'alignement. La nouvelle Europe, dans laquelle l'Allemagne a été freinée, est désormais
une Europe plus américanisée
qu'elle ne l'a jamais été dans son histoire. Ce n'est pas
l'Europe de l'Élysée
. La récente rencontre Macron-Scholz ne peut être que l'élégie de l'Europe de l'Élysée.
Les décennies à venir seront une période de déclin au cours de laquelle
l'espoir d'une européanisation par le raffinement et la civilisation sera remplacé par la vulgarité sectaire de l'Europe de l'Est
. On pourrait également appeler cette période la période de conquête de l'Europe. En ce qui concerne l'Eurasie, nous sommes confrontés à une profonde solitude. Rendons à César ce qui est à César: Ils l'ont fait...
Une Eurasie isolée de l'Europe et une Europe isolée de l'Eurasie n'auront ni goût ni saveur...
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#Eurasie
#Türkiye
#Allemagne
#Otan
