Une étude conjointe d’EY-Parthenon et de Goldman Sachs montre que les scissions d’entreprises créent une valeur durable, notamment dans les secteurs industriel et de la santé. Basée sur plus de 160 transactions mondiales supérieures à un milliard de dollars entre 2012 et 2022, elle indique que ces opérations offrent en moyenne 6 % de rendement supérieur au marché. EY souligne que le succès repose sur une communication claire, une gouvernance adaptée et une stratégie de transformation ciblée.
Selon une étude conjointe d’EY-Parthenon, filiale du groupe Ernst & Young (EY), et de la banque Goldman Sachs, les opérations de scission et de séparation d’entreprises jouent un rôle essentiel dans la création de valeur à long terme.
Le rapport, fondé sur l’analyse de plus de 160 transactions mondiales d’une valeur supérieure à 1 milliard de dollars réalisées entre 2012 et 2022, met en lumière l’impact de ces restructurations sur la performance des entreprises.
Des transactions en forte hausse après 2018
Entre 2018 et 2022, près de la moitié des opérations recensées dépassaient les 5 milliards de dollars, contre seulement un tiers entre 2012 et 2017. Les secteurs de l’industrie et de la santé se distinguent particulièrement dans cette tendance.
Les scissions sont devenues un levier stratégique majeur dans la révision des portefeuilles d’activités. En 2022, elles représentaient à elles seules environ 17 % des transactions mondiales annoncées, soit près de 30 opérations.
Un rendement supérieur de 6 % après deux ans
L’étude révèle que les entreprises procédant à des scissions enregistrent, deux ans après la clôture de l’opération, un rendement boursier supérieur de 6 % en moyenne à celui de leur secteur. Ce gain est souvent lié à une meilleure allocation du capital, à des acquisitions ciblées ou à des stratégies de croissance par fusion et acquisition (M&A).
Selon le dernier sondage mondial des PDG d’EY, 48 % des dirigeants envisagent de réaliser une cession, une scission ou une introduction en bourse dans les 12 prochains mois.
EY souligne que la réussite d’une scission ne peut se limiter à la réduction des coûts. Environ 60 % des dirigeants interrogés estiment qu’il est crucial d’améliorer le RemainCo (l’entité principale) au-delà de simples économies, tandis que 56 % insistent sur la nécessité de préparer cette entité dès les premières étapes du processus.
Les chercheurs rappellent qu’une gouvernance solide, une communication transparente avec les parties prenantes et la mise en place d’un modèle d’affaires clair sont des éléments déterminants pour maximiser la valeur créée.
Des délais et des coûts importants à anticiper
Les scissions nécessitent cependant du temps et des ressources. D’après l’étude, la période entre l’annonce et la finalisation d’une opération dépasse souvent neuf mois. EY recommande donc une gestion rigoureuse des délais et des coûts.
La communication, tant interne qu’externe, est essentielle pour maintenir la confiance des investisseurs et des salariés. Les entreprises doivent veiller à expliquer clairement les raisons, les étapes et les objectifs de la scission afin de créer un climat de stabilité.
