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Le seuil de pauvreté subjectif, estimé à 1 396 euros par mois, n'a jamais été aussi proche du SMIC, soulignant la difficulté pour de nombreux ménages à joindre les deux bouts.
Les résultats du 18ᵉ baromètre de la pauvreté et de la précarité, publié par le Secours populaire et Ipsos, dressent un constat alarmant: 62 % des Français estiment être concernés par la pauvreté ou risquer de l'être bientôt. Cette enquête met en lumière une dégradation constante des conditions de vie, en particulier dans les zones rurales.
Par voie d'un communiqué publié ce jeudi, l'association a mis en avant une statistique inquiétante: un tiers des Français admettent devoir renoncer à manger trois repas par jour, une conséquence directe de la hausse du coût de la vie.
Le prix de l'énergie, du logement et de la santé figure parmi les principales difficultés, avec 47 % des répondants qui peinent à régler leurs factures d'énergie. En milieu rural, ces chiffres sont encore plus élevés, traduisant une marginalisation croissante de ces populations.
Les travailleurs les plus précaires sont les plus touchés. Ainsi, 80 % des ouvriers déclarent
"avoir connu la pauvreté ou avoir été sur le point de la connaître"
, une progression marquée par rapport à l'an dernier.
Les parents d'enfants mineurs sont également très inquiets: 86 % d'entre eux pensent que leurs enfants seront plus exposés à la pauvreté que la génération précédente.
Le seuil de pauvreté subjectif, estimé à 1 396 euros par mois, n'a jamais été aussi proche du SMIC, soulignant la difficulté pour de nombreux ménages à joindre les deux bouts.
Pour le Secours populaire, cette situation
"reflète un sentiment d'abandon ressenti particulièrement en zone rurale"
, où 44 % des habitants jugent difficile l'accès aux services de santé.
En plus des privations alimentaires, les populations rurales doivent souvent renoncer à des loisirs ou à des soins de base, aggravant leur sentiment de déclassement. Selon l'enquête, 57 % des ruraux ne peuvent pas partir en vacances une fois par an, tandis que 36 % peinent à maintenir une apparence décente, faute de moyens.
Face à cette situation, le Secours populaire appelle à une mobilisation accrue, soulignant que
"les privations s'étendent à tous les aspects de la vie quotidienne"
et affectent profondément le tissu social français.
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